Condamnation pour provocation à la haine raciale
Éric Zemmour a été condamné une nouvelle fois par la cour d’appel de Paris à une amende de 10 000 euros pour provocation à la haine raciale. Cette condamnation fait suite à des propos tenus en 2020 sur la chaîne CNews, où l’ancien candidat à la présidentielle avait décrit les mineurs isolés comme étant des « voleurs », « assassins » et « violeurs ». La cour a ainsi confirmé la décision rendue en janvier 2022, qui lui avait infligé 100 jours-amende à 100 euros, avec un risque d’emprisonnement en cas de non-paiement.
Relaxé dans l’affaire des injures homophobes
Par ailleurs, la cour d’appel a relaxé Zemmour dans une autre affaire concernant des propos homophobes prononcés en octobre 2019, également sur CNews. La décision a infirmé la condamnation initiale à 4 000 euros d’amende. Lors d’un débat, Zemmour avait affirmé qu’une minorité « désagrégerait la société » en permettant « des enfants sans père ». La cour a estimé que ces propos n’étaient pas injurieux envers un groupe en raison de son orientation sexuelle. Le directeur de publication de CNews, Serge Nedjar, a également été acquitté.
Réactions et intentions de recours
Les avocats d’Éric Zemmour, Mes Olivier Pardo et Laurence Dauxin-Nedelec, ont salué une « victoire de principe ». À l’inverse, l’avocat de l’association Stop Homophobie, Me Étienne Deshoulières, a annoncé son intention de se pourvoir en cassation contre cette relaxe.
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Les propos sur les mineurs isolés
La condamnation pour provocation à la haine raciale concerne des déclarations faites en septembre 2020 lors de l’émission Face à l’info après un attentat à Paris. Zemmour avait suggéré que les mineurs isolés étrangers étaient des criminels et ne devraient pas être accueillis en France. L’avocat d’Éric Zemmour a qualifié cette condamnation d’« injuste », arguant que les mineurs isolés ne constituaient pas une « race » ou une « ethnie », et a exprimé son intention de former un pourvoi en cassation.
Soutien des associations et critiques
Plusieurs associations, telles que la Ligue des droits de l’homme (LDH), SOS Racisme et la Maison des Potes, se sont constituées parties civiles dans cette affaire. Ces organisations ont salué la décision judiciaire comme une « victoire », regrettant néanmoins que la cour n’ait pas assorti cette condamnation d’une peine d’inéligibilité. Selon ces associations, cette sanction aurait été « dissuasive » pour une personnalité politique cherchant à exercer des responsabilités publiques.
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