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Japon : Les Hôpitaux s’Adaptent pour Mieux Accueillir la Communauté LGBTQ+

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Hôpitaux japonais LGBTQ+ : Les hôpitaux japonais s’adaptent pour mieux accueillir la communauté LGBTQ+

Des initiatives pour un système de santé plus inclusif

Un nombre croissant d’hôpitaux au Japon mettent en place des mesures visant à offrir un environnement plus accueillant et compréhensif aux personnes LGBTQ+. Ces initiatives cherchent à apaiser leurs préoccupations et à améliorer leur accès aux soins de santé, dans un contexte où cette communauté fait encore face à des discriminations, y compris dans le domaine médical.

Pour de nombreuses personnes LGBTQ+ au Japon, révéler leur orientation sexuelle et leur identité de genre—un concept connu sous l’acronyme SOGI (Sexual Orientation and Gender Identity)—constitue un défi psychologique important. La peur de remarques déplacées de la part des professionnels de santé dissuade souvent ces individus de consulter un médecin.

L’engagement de l’hôpital Seibo pour l’inclusivité

L’hôpital Seibo, situé dans l’arrondissement de Shinjuku à Tokyo, a mis en place plusieurs initiatives pour rassurer et soutenir les patients LGBTQ+. Il distribue une brochure aux nouveaux visiteurs expliquant son engagement à garantir un environnement sans discrimination. De plus, un drapeau arc-en-ciel est affiché à son bureau d’accueil général, le personnel reconnaît le système de partenariat entre personnes de même sexe en vigueur dans certaines municipalités japonaises, et un service de consultation dédié est proposé.

Bien que ce système de partenariat ait été introduit en 2015 dans les arrondissements de Shibuya et Setagaya à Tokyo, puis adopté par d’autres municipalités, il n’est pas encore reconnu au niveau national.

Tomomi Yamamoto, infirmière en chef de l’hôpital Seibo, a indiqué que l’établissement avait adopté un manuel SOGI en 2022 après l’hospitalisation d’une femme transgenre. Ce document met en avant le respect du consentement des patients pour les traitements et chirurgies, tout en prenant en compte les préoccupations des partenaires de même sexe.

Conscient que chaque patient a des besoins spécifiques, l’hôpital privilégie une approche individualisée. À la demande de couples de même sexe, le manuel a été modifié afin d’éliminer certains termes tels que « papa » et « maman », jugés potentiellement exclusifs.

« Notre objectif est d’offrir des soins médicaux adaptés à chaque patient, plutôt que de les traiter comme des exceptions », a déclaré Yamamoto.


Lire aussi : Japon : Obligation de stérilisation pour les personnes transgenres jugée «inconstitutionnelle»


Des obstacles persistants pour les personnes LGBTQ+ dans le système de santé

Une enquête menée en 2019 par le professeur Yasuharu Hidaka de l’Université de Takarazuka auprès de 10 000 membres de minorités sexuelles a révélé que 8,3 % des répondants avaient évité de consulter un médecin par crainte de discrimination. Ce taux atteignait 38,8 % chez les hommes transgenres et 51,2 % chez les femmes transgenres.

Certains participants ont rapporté avoir été « refusés catégoriquement » par des établissements médicaux en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. D’autres ont témoigné de propos discriminatoires tenus par des médecins à leur égard.

Hidaka a souligné l’importance du lien entre la communauté LGBTQ+ et les institutions médicales pour le bien-être mental des patients. « Les hôpitaux doivent évoluer afin de lever les réticences des gens à consulter un médecin », a-t-il affirmé. Pour répondre à ces enjeux, il a publié l’an dernier un ouvrage destiné à aider les hôpitaux à mieux comprendre les problématiques des minorités sexuelles et à améliorer leur prise en charge.

photo montre une séance de formation organisée à l'hôpital de l'école de médecine de Kochi, dans l'ouest du Japon
photo montre une séance de formation organisée à l’hôpital de l’école de médecine de Kochi, dans l’ouest du Japon

Une collaboration entre hôpitaux pour renforcer le soutien

Afin de mieux répondre aux besoins des patients LGBTQ+, plusieurs établissements médicaux travaillent désormais en collaboration. En 2023, l’hôpital universitaire de l’École de médecine de Kochi, dans l’ouest du Japon, est devenu le premier hôpital public affilié à une université à mettre en place une équipe de soutien dédiée aux minorités sexuelles. Ce projet s’inspire des programmes déjà en place à l’hôpital universitaire Juntendo à Tokyo.

Composée d’une dizaine de médecins et infirmiers ayant déjà pris en charge des patients séropositifs, l’équipe a identifié un besoin particulier de soutien pour les patients homosexuels éprouvant des difficultés à recevoir des soins médicaux. Ses activités incluent l’organisation de séminaires pour les minorités sexuelles et la distribution de badges arc-en-ciel aux participants.

Seisho Takeuchi, professeur associé à l’École de médecine de Kochi et responsable de cette initiative, a souligné l’influence de son établissement sur les autres structures médicales de la région. « En tant qu’hôpital universitaire national, Kochi exerce une influence considérable sur les autres institutions médicales de la préfecture », a-t-il expliqué.

Il a également affirmé la volonté de son équipe d’élargir cette initiative à d’autres hôpitaux. « Nous diffuserons activement des informations sur nos programmes et collaborerons avec d’autres établissements afin de renforcer le soutien aux minorités sexuelles », a-t-il promis.

Grâce à l’engagement d’hôpitaux pionniers comme Seibo, Juntendo et Kochi, le secteur médical japonais évolue progressivement vers une prise en charge plus respectueuse et inclusive des personnes LGBTQ+.

Source : https://english.kyodonews.net/news/2025/03/5cfdf5fc10e7-update1-feature-japanese-hospitals-evolving-to-meet-diverse-needs-of-lgbtq-community.html

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