Hongrie : Une loi d’Interdiction de la Pride LGBT+
Un projet de loi pour interdire la Marche des Fiertés
Le gouvernement hongrois, sous la direction de Viktor Orbán, poursuit son durcissement législatif à l’encontre des droits LGBT+. Ce lundi 17 mars, le parti au pouvoir, le Fidesz, a soumis un texte visant à interdire la tenue de la Pride à Budapest. Cette initiative intervient quelques semaines après que le Premier ministre a déclaré publiquement que de telles manifestations ne seraient « plus tolérées sous leur forme publique ».
En contournant la législation actuelle sur la liberté de réunion, le Fidesz propose un amendement interdisant tout rassemblement enfreignant la loi adoptée en 2021, qui prohibe la « promotion » de l’homosexualité et de la transidentité auprès des mineurs. Le texte justifie cette mesure par la nécessité de garantir que seuls les événements « respectant le droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct » puissent avoir lieu, selon des documents consultés par l’AFP.
Des sanctions renforcées et une surveillance accrue
Si cette interdiction est votée, les organisateurs et participants à la Pride risqueraient une amende de 500 euros, somme qui serait « reversée aux fins de protection de l’enfance », selon le parti de Viktor Orbán. De plus, la police hongroise pourrait recourir à des technologies de reconnaissance faciale pour identifier d’éventuels contrevenants.
La date du vote n’a pas encore été fixée, mais l’adoption du texte pourrait intervenir d’ici la mi-avril, parallèlement à d’autres révisions constitutionnelles annoncées récemment. Celles-ci visent notamment à affirmer « la primauté du droit des enfants sur tout autre droit, à l’exception du droit à la vie », et à inscrire dans la Constitution que « toute personne est soit un homme, soit une femme », un écho direct à des politiques transphobes promues par l’ancien président américain Donald Trump.
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Une opposition qui refuse de céder
Face à ces nouvelles restrictions, l’opposition hongroise dénonce une dérive autoritaire du gouvernement. « Qu’est-ce que cela si ce n’est un pas de plus vers un régime de style russe, vers une dictature ? », s’est insurgé sur Facebook Laszlo Sebian-Petrovszki, député du parti d’opposition Coalition démocratique (DK).
Malgré les menaces, les organisateurs de la Pride de Budapest ont réaffirmé leur volonté de maintenir l’événement prévu pour le 28 juin. Une tribune signée par plus de 150 parlementaires européens a d’ailleurs été publiée pour exhorter l’Union européenne à réagir face à ces atteintes aux droits fondamentaux. « L’Union européenne doit agir, et vite, pour stopper ces dérives. Jusqu’où laissera-t-on aller ces propagateurs de haine ? », interrogeaient les signataires.
Avec cette nouvelle offensive contre les droits LGBT+, la Hongrie pourrait devenir le premier pays de l’Union européenne à interdire une Marche des Fiertés, renforçant ainsi son isolement sur la scène internationale.