Hongrie Alerte l’Union Européenne Pride interdite
La Hongrie met en garde l’UE contre la participation à une Pride interdite à Budapest, malgré un large soutien diplomatique et politique européen.
Une marche soutenue malgré l’interdiction policière
Alors que la Marche des fiertés est prévue à Budapest le samedi 28 juin, la Hongrie a envoyé une mise en garde officielle à plusieurs pays de l’Union européenne. Le ministre de la justice, Bence Tuzson, a adressé cette semaine un courrier à des ambassadeurs européens pour leur rappeler que l’événement a été interdit par la police. « La situation juridique est claire, la [Gay] Pride est un rassemblement interdit par la loi », a-t-il écrit dans une lettre datée du 25 juin, obtenue par l’Agence France-Presse. Selon lui, la participation constituerait une infraction.
Il a exhorté les chancelleries concernées à informer leurs collaborateurs de cette situation, alors que 33 ambassades, accompagnées de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et de plusieurs eurodéputés, ont publiquement exprimé leur soutien à la Pride. Parmi les États membres absents de cette déclaration figurent l’Italie, la Croatie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.
Un bras de fer entre le gouvernement hongrois et la mairie de Budapest
La semaine dernière, les autorités hongroises ont interdit la Marche des fiertés, en invoquant une loi récente perçue comme anti-LGBT. Toutefois, le maire de Budapest, Gergely Karacsony, a décidé de maintenir l’événement, estimant qu’en tant que manifestation municipale, il ne nécessite pas d’autorisation spécifique. Le ministre Tuzson a toutefois rappelé que les participants s’exposent à une amende maximale de 500 euros, tandis que les organisateurs ou ceux qui incitent à y participer risquent jusqu’à un an de prison.
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Tensions autour des droits LGBT en Hongrie
Le Premier ministre Viktor Orban, connu pour ses politiques conservatrices, a intensifié cette année sa campagne contre les droits des personnes LGBT. En mars, une loi a été adoptée pour interdire tout événement qui violerait la législation de 2021, laquelle proscrit de mentionner l’homosexualité ou la transidentité devant les mineurs. Le gouvernement préconise que la Pride ait lieu dans un espace clos, à l’abri des regards des enfants, ce que les organisateurs ont refusé.
Le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs, a accusé les organisateurs de rechercher la « confrontation et l’illégalité ». Il a déclaré sur X : « Il ne s’agit pas, ici, de droits ou de liberté, mais bien de provocation. La loi était claire et ils ont choisi de l’ignorer ».
Une mobilisation européenne en faveur des droits LGBTIQ+
Malgré les restrictions, les organisateurs anticipent une affluence record, avec plus de 35 000 personnes attendues. Plusieurs dizaines de parlementaires européens prévoient de défiler ensemble, et Hadja Lahbib, commissaire européenne à l’égalité, doit tenir une conférence de presse à Budapest vendredi, en compagnie du maire.
Ursula von der Leyen a appelé mercredi soir les autorités hongroises à annuler l’interdiction, affirmant que la marche devait pouvoir « se dérouler sans crainte de sanctions pénales ou administratives contre les organisateurs ou les participants ». Elle a également affirmé : « À la communauté LGBTIQ+ de Hongrie et d’ailleurs, je serai toujours votre alliée ».
La présidente de la Marche, Viktoria Radvanyi, a contesté la légalité de l’interdiction : « La police n’a pas le pouvoir de prendre une telle décision » et par conséquent, l’événement « n’est donc pas illégal ». Elle a réaffirmé son engagement à garantir que cette édition soit la plus grande Pride jamais organisée en Hongrie, malgré les « circonstances difficiles ».
Sources Photos : https://budapestpride.hu/