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La Banque Mondiale Lève L’interdiction de Prêts à l’Ouganda Malgré les Lois Anti-LGBTQ+

Banque mondiale Ouganda prêts loi anti-LGBTQ+
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Banque mondiale Ouganda prêts loi anti-LGBTQ+

Une volte-face après deux ans de suspension

La Banque mondiale a annoncé la levée de l’interdiction de financement imposée à l’Ouganda en 2023, à la suite de l’adoption par ce pays d’une législation parmi les plus sévères au monde contre les personnes LGBTQ+. À l’époque, cette décision avait été justifiée par la nature « draconienne » de la loi, qui prévoit notamment la peine de mort pour certains actes homosexuels.

Répressions et violences en hausse depuis la loi

Depuis l’entrée en vigueur de cette législation, plusieurs centaines de personnes ont été victimes d’expulsions, d’agressions ou d’arrestations en raison de leur orientation sexuelle, selon l’organisation locale Human Rights Awareness and Promotion Forum. Cette situation a suscité de nombreuses condamnations à l’échelle internationale.

Des garanties mises en place pour éviter la discrimination

Malgré ces préoccupations persistantes, la Banque mondiale affirme avoir désormais la certitude que de nouvelles « mesures d’atténuation » permettront de déployer ses financements sans nuire ni discriminer les personnes LGBTQ+. « La Banque mondiale ne peut remplir sa mission de lutte contre la pauvreté et de promotion d’une prospérité partagée sur une planète vivable que si tous les individus peuvent participer aux projets que nous finançons », a déclaré un porte-parole à l’agence AFP. Ce dernier a précisé que des efforts avaient été menés en collaboration avec le gouvernement ougandais et d’autres parties prenantes pour élaborer et tester ces dispositifs anti-discrimination.

Reprise des projets sociaux et d’infrastructure

Des financements ont d’ores et déjà été approuvés pour de nouveaux projets dans les domaines de la protection sociale, de l’éducation ainsi que pour les populations déplacées et réfugiées, selon un porte-parole de l’institution cité par l’agence Reuters. La Banque mondiale joue un rôle central dans le financement extérieur de l’Ouganda, notamment pour des projets d’infrastructures tels que la modernisation du réseau routier ou l’élargissement de l’accès à l’électricité.

Des critiques sur le modèle de financement international

Toutefois, certains économistes dénoncent le modèle de prêt adopté par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), estimant qu’il favorise une dépendance économique prolongée et compromet le développement durable des pays les plus pauvres, en raison de conditions de financement jugées trop contraignantes.


Lire aussi : Ouganda : HRW Dénonce les Conséquences Dramatiques de la Loi Anti-LGBT


Un climat régional hostile aux droits LGBTQ+

L’Ouganda n’est pas un cas isolé sur le continent : d’autres pays africains comme le Ghana ou le Kenya ont récemment entrepris des démarches visant à restreindre les droits des personnes LGBTQ+. L’adoption de la loi anti-homosexualité en Ouganda a entraîné, selon l’organisation britannique Open for Business, des pertes financières estimées entre 470 millions et 1,7 milliard de dollars (entre 347 millions et 1,2 milliard de livres sterling) au cours de l’année suivante, principalement à cause du gel de financements internationaux.

Un outil politique pour détourner l’attention ?

Le gouvernement ougandais justifie la loi comme étant le reflet des valeurs conservatrices de sa population. Toutefois, les détracteurs y voient une stratégie politique visant à détourner l’attention des problèmes structurels du pays, comme le chômage de masse ou la répression de l’opposition. « C’est une cible facile », affirmait à l’époque Oryem Nyeko, chercheur pour Human Rights Watch, à la chaîne canadienne CBC, ajoutant que la loi était « présentée comme une menace étrangère envers les enfants ».

Des conséquences humaines alarmantes

Des témoignages font état d’agressions, d’expulsions de domicile et d’autres violences motivées par la simple perception de l’orientation sexuelle des victimes. La loi, qui prévoit également jusqu’à 20 ans de prison pour toute personne accusée de « promotion » de l’homosexualité, est perçue comme une attaque directe contre les défenseurs des droits LGBTQ+ – une accusation que le gouvernement rejette formellement.

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