L’ONU Réagit à la Confirmation de la Loi Anti-Homosexualité en Ouganda
Le Haut-Commissaire Appelle à l’Abrogation de la Loi
Le représentant des Nations Unies pour les droits de l’homme, Volker Türk, a partagé sa profonde inquiétude mercredi après que la Cour constitutionnelle ougandaise ait ratifié la loi anti-homosexualité, jugée discriminatoire. Il a instamment demandé aux dirigeants du pays de renverser cette décision ainsi que d’autres textes de loi similaires.
« Près de 600 personnes auraient été victimes de violations des droits humains et d’abus fondés sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, réelle ou présumée, depuis la promulgation de la loi contre l’homosexualité en mai de l’année dernière », a indiqué M. Türk dans une déclaration. « Il faut l’abroger dans son intégralité, sinon ce nombre ne fera malheureusement qu’augmenter ».
Il a poursuivi en soulignant que les responsables ougandais se doivent de protéger les droits et la dignité de chaque individu, sans distinction d’orientation sexuelle ou d’identité de genre. La mise en application de la peine capitale pour des actes sexuels consentis entre adultes du même sexe va à l’encontre des engagements internationaux de l’Ouganda en matière de droits humains.
Lutte contre la Discrimination
Türk a également exhorté le gouvernement à éradiquer toute forme de discrimination liée à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Il a rappelé que la constitution de l’Ouganda et les traités internationaux imposent une égalité de traitement et une absence de discrimination pour tous.
Il a mis en lumière la nécessité d’abroger l’article 145 du Code pénal, qui criminalise également les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe. Il a suggéré de réviser la loi sur l’égalité des chances pour inclure l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre comme critères protégés contre la discrimination.
Le Haut-Commissaire a appelé à la création d’un cadre accueillant pour les défenseurs de tous les droits humains, y compris ceux luttant pour les droits LGBTQ, afin qu’ils puissent exercer librement et sans discrimination leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion.
Réaction de l’ONUSIDA
L’ONUSIDA a également réagi à la décision de la cour. Anne Githuku-Shongwe, la Directrice régionale pour l’Afrique orientale et australe, a souligné que la criminalisation des groupes à haut risque, comme les communautés LGBTQ+, limite leur accès aux soins de santé essentiels et aux services de prévention du VIH, mettant en péril la santé publique et l’efficacité de la réponse au VIH dans le pays.
« Pour atteindre l’objectif de mettre fin à la pandémie de sida d’ici 2030, il est essentiel de garantir que chacun ait un accès égal aux services de santé, sans crainte », a-t-elle conclu, mettant l’accent sur l’importance de l’accès équitable aux soins de santé pour tous.