Kenya loi anti LGBT Pertes économiques
Un Impact Économique Évalué à 7,8 Milliards de Dollars
Un projet de loi visant à durcir les sanctions contre la communauté LGBT+ pourrait coûter au Kenya jusqu’à 7,8 milliards de dollars par an, selon une étude de l’ONG britannique Open for Business publiée ce mercredi 26 mars. Cette estimation inclut des pertes de financements internationaux, une diminution des investissements étrangers et une baisse des revenus touristiques.
Un Projet de Loi Répressif en Attente de Débat
Baptisé loi de Protection de la famille, ce texte propose des peines allant jusqu’à 50 ans de prison pour des relations homosexuelles. Déposé en 2023, il n’a pas encore été discuté au Parlement, mais pourrait l’être cette année. Les relations homosexuelles sont déjà interdites au Kenya, en vertu d’une loi coloniale rarement appliquée. Le pays est néanmoins perçu comme un refuge relatif pour les personnes LGBT+ en provenance des États voisins.
Une Stigmatisation Grandissante
Malgré cette tolérance relative, la discrimination et la stigmatisation restent fortes, avec une rhétorique homophobe croissante, notamment encouragée par certains leaders religieux et politiciens populistes, indique Open for Business dans son rapport.
Si cette loi venait à être adoptée, l’ONG estime qu’elle pourrait coûter au pays entre 2,7 et 7,8 milliards de dollars par an, en raison de plusieurs facteurs :
- Perte de financements de la Banque mondiale
- Réduction de l’aide et des investissements étrangers
- Impact négatif sur le tourisme
- Départ de nombreux membres de la communauté LGBT+
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Des Conséquences Négatives pour l’Économie et l’Investissement
Dominic Arnall, président d’Open for Business, met en garde contre les effets de telles législations : « Les lois anti-LGBTQ+ nuisent aux perspectives d’investissement d’un pays, à sa réputation mondiale et empêchent les entreprises d’attirer les meilleurs talents. »
Des Précédents en Afrique de l’Est
L’étude rappelle que la Banque mondiale a suspendu ses prêts à l’Ouganda après l’adoption en 2023 d’une loi anti-LGBT+ particulièrement sévère, prévoyant notamment la peine de mort en cas d’ »homosexualité aggravée ». Cette législation a conduit l’Ouganda à perdre entre 586 millions et 2,4 milliards de dollars chaque année.
D’autres pays de la région subissent aussi des conséquences économiques liées à des politiques discriminatoires :
- Tanzanie : pertes estimées entre 247 millions et 1,1 milliard de dollars par an
- Rwanda : pertes plus modérées, entre 12 et 45 millions de dollars en raison d’une législation moins restrictive
Si le Kenya venait à adopter la loi de Protection de la famille, il risquerait donc des sanctions similaires, compromettant son développement économique et sa position sur la scène internationale.