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Arrestations avant Pride Istanbul : Plus de 50 Personnes Interpellées

Arrestations avant Pride Istanbul
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Arrestations avant Pride Istanbul

La répression s’intensifie avant même le début de la marche

Dimanche 29 juin, à Istanbul, plus d’une cinquantaine de personnes ont été arrêtées avant même le lancement de la marche des Fiertés LGBTQI+, qui avait été une nouvelle fois interdite par les autorités turques. Ces interpellations, survenues dès les premières heures de la journée, visaient notamment des manifestants rassemblés dans le quartier d’Ortaköy. Selon des journalistes de l’AFP sur place, l’intervention policière a empêché tout début de manifestation.

Le barreau d’Istanbul a dénoncé sur le réseau social X : « Quatre de nos collègues, dont des membres de notre centre des droits humains désignés comme observateurs, ainsi que plus de 50 personnes ont été privées de leur liberté par une détention arbitraire, injuste et illégale ». L’association Stop homophobie a confirmé l’arrestation de plusieurs avocats et journalistes. Le soir même, seuls sept manifestants avaient été libérés, les autres restant en garde à vue.

Taksim verrouillée, la Pride empêchée

La place Taksim, lieu symbolique de contestation dans la ville, avait été bloquée dès le matin par les forces de l’ordre, empêchant tout rassemblement. Cette stratégie préventive des autorités turques vise à étouffer toute tentative de mobilisation autour de la cause LGBTQI+, régulièrement qualifiée de menace par le pouvoir.


Lire aussi : La Hongrie Alerte l’Union Européenne à L’approche d’une Pride interdite


Une interdiction qui perdure depuis 2015

La marche des Fiertés est interdite à Istanbul depuis 2015, malgré le fait que l’homosexualité ne soit pas illégale en Turquie. Le climat s’est néanmoins considérablement durci sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement conservateur multiplie les discours stigmatisants. En 2014, la dernière Pride autorisée avait réuni plus de 100 000 personnes, une affluence qui n’a jamais été retrouvée depuis.

Cette année encore, les autorités ont justifié l’interdiction en invoquant des appels à manifester provenant de « groupes marginaux ». Le gouverneur de la ville, Davut Gül, a ainsi déclaré : « Ces appels, qui portent atteinte à la paix sociale, à la structure familiale et aux valeurs morales, sont interdits. Aucun rassemblement ni marche menaçant l’ordre public ne sera toléré ».

Une résistance malgré la répression

Malgré la répression, certains militants continuent de défier l’interdiction. Dimanche, des manifestants ont brandi des drapeaux arc-en-ciel et scandé des slogans en faveur de la liberté et de l’égalité. Une vidéo diffusée sur X par le collectif des Féministes queer universitaires montre un petit groupe de personnes en fuite face à la police, chantant : « Nous n’avons pas baissé les bras, nous sommes venus, nous avons cru, nous sommes là ».

Un contexte européen tendu

Ces événements interviennent dans un climat européen tendu pour les droits LGBTQI+. La veille, à Budapest, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán avait tenté, en vain, d’interdire la Pride. Malgré cette opposition, près de 200 000 personnes ont défilé dans la capitale hongroise, un record de participation pour cet événement qui en rassemble habituellement entre 30 000 et 50 000.

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