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us La Cour Suprême Autorise L’exemption Parentale des contenus LGBTQ+ à l’école

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Une décision marquante sur la liberté religieuse et l’éducation

Le 28 juin, la Cour suprême des États-Unis a rendu un jugement hautement symbolique dans l’affaire Mahmoud v. Taylor, autorisant les parents à retirer leurs enfants des cours ou lectures scolaires portant sur le genre et la sexualité. Cette décision, adoptée à six voix contre trois, fait écho à l’arrêt Skrmetti prononcé quelques jours plus tôt, et marque un tournant juridique dans le débat sur les droits parentaux, les programmes scolaires et la reconnaissance des identités LGBTQ+ dans l’enseignement public.

Une contestation portée par des parents du Maryland

L’affaire concernait un groupe de parents issus de milieux culturels et religieux variés, résidant dans le Maryland, qui s’opposaient à l’obligation pour leurs enfants d’assister à des lectures intégrant des familles LGBTQ+ ou des personnages transgenres. Les ouvrages en question, tels que Uncle Bobby’s Wedding ou Born Ready, faisaient partie d’un programme de littérature jeunesse promouvant l’inclusion. La Cour a estimé que refuser aux parents la possibilité d’exempter leurs enfants portait atteinte à leur liberté religieuse, protégée par le Premier amendement.

Des craintes sur l’impact éducatif et sociétal

Plusieurs experts du droit de la santé ont exprimé leur inquiétude face à cette orientation. La professeure Michele Bratcher Goodwin, codirectrice de l’O’Neill Institute for National and Global Health Law, soulève une question centrale : « Les écoles publiques portent-elles atteinte à la liberté religieuse des parents lorsqu’elles exposent les enfants à des contenus qui ne reflètent pas leurs croyances ? ». Elle avertit également que cette logique pourrait s’étendre à d’autres disciplines comme l’histoire, les arts ou les sciences, créant un précédent dangereux.

Ses collègues Rebecca Reingold et Guillermina Pappier alertent sur les risques d’un appauvrissement pédagogique : « Ce que la majorité de la Cour autorise, c’est une forme de censure institutionnelle. Moins les enfants sont exposés à la diversité des points de vue, des identités et des vécus, plus on compromet leur développement personnel et social ».

Une rupture avec les principes éducatifs internationaux

Les chercheuses soulignent que dans de nombreux pays, les juridictions considèrent l’école publique comme un levier de protection des droits des enfants à l’éducation, à la santé et à l’égalité. Or, dans ce jugement, ces principes fondamentaux n’ont même pas été évoqués, laissant place à une interprétation restreinte des libertés religieuses.


lire aussi : La Cour suprême des États-Unis soutient les Parents Opposés aux Livres LGBT à L’école


Le triomphe d’une vision conservatrice de l’éducation

Pour les partisans de cette décision, elle renforce le droit des familles à transmettre leurs valeurs au sein du cadre scolaire. Mais pour Allen Morris, directeur des politiques au National LGBTQ Task Force, le jugement s’inscrit dans une offensive nationale visant à restreindre la visibilité LGBTQ+. Il déclare : « C’est un prolongement de la loi “Don’t Say Gay” de Floride, mais à l’échelle nationale. Le message est clair : certains enfants, certaines familles, certaines identités ne sont pas les bienvenues dans les classes américaines ». Il alerte aussi sur les effets psychologiques négatifs d’un tel climat éducatif.

Une jurisprudence cohérente avec l’arrêt Skrmetti

Cette orientation conservatrice s’inscrit dans une dynamique jurisprudentielle plus large. Le 18 juin, dans United States v. Skrmetti, la même Cour avait validé une loi du Tennessee interdisant les soins médicaux liés à la transition de genre pour les mineurs. Dans les deux cas, la Cour affirme la primauté des droits parentaux, qu’ils soient religieux ou idéologiques, au détriment de l’accès des jeunes à des contenus ou traitements affirmant leur identité.

Une évolution juridique à suivre de près

Les arrêts Mahmoud v. Taylor et Skrmetti dessinent les contours d’un nouveau paysage juridique aux États-Unis. Dans un contexte de polarisation politique croissante, ces décisions semblent redéfinir le rôle de l’école publique en subordonnant les principes d’inclusion et de protection des droits des enfants à des considérations religieuses ou idéologiques. Une évolution qui pourrait avoir des répercussions durables sur le système éducatif américain.

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