Premier centre mobile LGBT+ en France en Milieu Rural
Dans les Hautes Pyrénées, l’initiative Accept dévoile une stratégie novatrice avec la mise en service de son premier camion d’écoute et d’information. Cette forteresse mobile, une arme contre la haine et la violence, aspire à offrir un sanctuaire de compassion et d’impartialité aux communautés LGBT+ nichées loin des métropoles, rompant ainsi les chaînes du silence et des tabous qui imprègnent les régions rurales.
Le Premier Centre Mobile LGBT+ en France pour Combattre la Haine et la Discrimination en Milieu Rural
Face à cette lacune, Accept, ancrée à St Gaudens, est maintenant équipée d’un camion compact, prêt à arpenter les chemins de la Bigorre et du Comminges. « Ce véhicule est une réponse à un vide, un déficit d’espaces dédiés à une écoute empathique et impartiale, » souligne avec insistance la présidente d’Accept, Françoise Lanfant-Piquemal. Bien que l’association maintienne des permanences à Tarbes, ce véhicule permettra d’atteindre une population plus rurale, isolée des centres urbains.
« Nous sommes engagés dans une bataille contre le fléau de la haine et des violences, » affirme Olivier Klein, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine LGBT, lors de l’inauguration de ce dispositif à Bagnères de Bigorre. « Le centre LGBT de Paris a été établi il y a 30 ans, mais Marseille n’a aucun lieu spécifique, illustrant ainsi les disparités considérables. La tâche d’information à accomplir est colossale, » ajoute le délégué. La rareté des procédures judiciaires concernant les discriminations basées sur l’orientation sexuelle est soulignée par Bérengère Prud’homme, la procureure de la République à Tarbes. « Les plaintes sont si rares, tant il est ardu de définir et de caractériser ces infractions, » précise la magistrate.
Ce camion marque l’avènement du premier centre mobile en France. « Nous sommes en train de conclure des accords avec les municipalités pour fixer un calendrier de nos permanences. Nous devons également identifier, dans chaque commune, un endroit alliant visibilité et sérénité, » explique Françoise Lanfant-Piquemal. Des volontaires sont à l’accueil et sont habilités à effectuer des tests de dépistage du VIH, de l’hépatite C et D. « À la campagne, l’anonymat est un luxe. La crainte du jugement d’autrui, de la rumeur publique, est omniprésente. Ce véhicule est un instrument pour rompre le silence et engager une conversation sur les orientations sexuelles, même en milieu rural.
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