Fermeture du site coco.gg suite à des agressions homophobes
Fermeture du site coco.gg par les autorités
Le 25 juin 2024, le site de discussion coco.gg, considéré comme un « repère de prédateurs » par plusieurs associations, a été fermé. Cette fermeture fait suite à une série d’agressions homophobes et à une enquête en cours menée à Paris. Sur la page d’accueil du site, un message de la Gendarmerie nationale annonçait cette fermeture, sous l’autorité de la Junalco, la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée.
Interrogatoire de quatre suspects
Selon une source proche de l’enquête, quatre personnes ont été entendues par les enquêteurs. Parmi elles, le propriétaire du site, interrogé à l’étranger, et sa femme, placée en garde à vue dans le Var. La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a confirmé que le site a été fermé dans le cadre d’une enquête judiciaire dirigée par la Junalco.
Enquête et coopération internationale
La fermeture du site a impliqué plusieurs entités, notamment l’Unité nationale cyber de la Gendarmerie nationale (UNCyber) et l’Office national anti-fraude (ONAF), avec le soutien du COMCYBER-MI. Ces opérations ont été coordonnées avec Eurojust et ont eu lieu dans plusieurs pays européens dont la France, la Bulgarie, l’Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas et la Hongrie.
Motifs de l’enquête
L’enquête, ouverte en décembre 2023, porte sur des infractions graves telles que la fourniture d’une plateforme pour des transactions illicites, la pédocriminalité, le proxénétisme aggravé, le blanchiment aggravé et l’association de malfaiteurs. Entre janvier 2021 et mai 2024, 23 051 procédures judiciaires liées à coco.gg ont été ouvertes, impliquant 70 parquets et touchant 480 victimes.
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Réactions et condamnations
La procureure Beccuau a souligné que coco.gg facilitait diverses infractions grâce à son absence de modération. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également réagi en annonçant avoir saisi la justice des activités du site. Il a salué la fermeture du site par les gendarmes et l’interpellation des responsables de cette plateforme.
Accessibilité et dangers du site
Coco.gg, présenté comme un « site de chat sans inscription », permettait aux utilisateurs d’entrer simplement en renseignant leur genre, âge, code postal et en créant un pseudo. Ce site, immatriculé à Guernesey, affichait une interface rappelant le Minitel des années 80.
Alertes des associations
Depuis plusieurs mois, des associations comme SOS Homophobie et Innocence en Danger avaient alerté sur les dangers du site. SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après un guet-apens contre un homme homosexuel à Marseille en octobre 2023. Innocence en Danger avait également souligné l’accessibilité du site aux agresseurs de tout genre.
Affaires judiciaires récentes
En avril, quatre hommes, dont deux mineurs, ont été mis en examen après des agressions à Saint-Pol-sur-Mer sur des victimes ayant pris rendez-vous via coco.gg. En mai, des hommes ont été condamnés à des peines de prison pour des actes sexuels avec une adolescente rencontrée sur coco ou Snapchat. Le site est lié à une société immatriculée en Bulgarie, bien que le propriétaire soit un ingénieur discret basé dans le Var, selon Le Monde.