États-Unis : la Cour suprême examine l’interdiction des « thérapies de conversion »
Une loi du Colorado remise en question
La Cour suprême américaine a annoncé lundi qu’elle examinerait la légalité de l’interdiction des « thérapies de conversion » pour les mineurs, pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne afin de lui imposer l’hétérosexualité. Cette loi, en vigueur dans l’État progressiste du Colorado depuis 2019, repose sur l’argument que ces pratiques sont nuisibles et inefficaces.
Une contestation au nom de la liberté d’expression
Kaley Chiles, une conseillère psychologique du Colorado, a contesté cette interdiction en invoquant sa foi chrétienne. Elle estime que la loi viole le Premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression. Après avoir été déboutée en première instance puis en appel, elle a porté l’affaire devant la Cour suprême, qui a accepté de l’examiner lors de sa prochaine session à l’automne 2025.
Un débat qui s’inscrit dans un contexte plus large
Ce dossier intervient alors que la Cour suprême doit également statuer, d’ici le 30 juin, sur l’accès des mineurs aux traitements médicaux liés à la transition de genre. Selon les avocats de Kaley Chiles, issus du groupe conservateur Alliance Defending Freedom (ADF), de nombreux jeunes souffrant de dysphorie de genre recherchent un accompagnement psychologique pour aligner leur identité avec leur corps, plutôt que d’opter pour des interventions médicales jugées « expérimentales et risquées ».
Les arguments en faveur du maintien de l’interdiction
Le Colorado défend fermement sa loi en rappelant qu’une vingtaine d’autres États américains ont adopté des interdictions similaires. L’État met en avant les risques accrus de détresse psychologique, de pensées suicidaires et de tentatives de suicide chez les personnes ayant subi ces « thérapies ».
Les avocats de l’État critiquent la vision de la plaignante, qui assimile l’accompagnement psychologique par un professionnel à une simple conversation informelle. Selon eux, donner raison à Kaley Chiles affaiblirait la capacité des États à protéger les patients contre des pratiques jugées nocives dans le domaine de la santé mentale.
Une décision attendue avec attention
L’issue de ce dossier pourrait avoir des implications majeures sur la réglementation des « thérapies de conversion » aux États-Unis. La décision de la Cour suprême, à majorité conservatrice, sera scrutée de près, tant par les défenseurs des droits LGBT+ que par les partisans de la liberté d’expression religieuse.