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Violences anti-LGBT en France : Un appel à l’action

Violences anti-LGBT en France
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Violences anti-LGBT en France : Un appel à l’action

Une augmentation inquiétante des violences anti-LGBT en 2023

Le ministère de l’Intérieur a récemment publié des données alarmantes concernant les atteintes anti-LGBT en France pour l’année 2023, confirmant l’escalade de la haine queerphobe observée par SOS homophobie dans son rapport de 2024. À la veille du 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, les associations LGBT+ exhortent le gouvernement de Gabriel Attal à réagir de manière adéquate face à cette situation préoccupante.

Une hausse notable des infractions anti-LGBT

Selon le ministère de l’Intérieur, les actes anti-LGBT+ ont augmenté de 13 % en 2023 par rapport à 2022. Les services de police et de gendarmerie ont enregistré un total de 4.560 infractions, dont 2.870 crimes ou délits et 1.690 contraventions. Les crimes et délits, comprenant agressions, menaces et harcèlement, ont particulièrement augmenté de 19 %. Depuis 2016, les atteintes anti-LGBTQI+ connaissent une hausse annuelle moyenne de 17 % pour les crimes et délits et de 10 % pour les contraventions. Le rapport annuel de 2024 indique que 34 % des crimes et délits recensés sont des injures et diffamations, 19 % des agressions graves, 19 % des menaces et 8 % des violences sexuelles. Toutefois, seuls 20 % des victimes LGBTQI+ déposent plainte en cas de violences ou menaces, et ce chiffre tombe à 5 % pour les injures, selon une enquête menée entre 2012 et 2018.

Profil des victimes et des auteurs

Les hommes gays demeurent les principales victimes de ces actes, perpétrés majoritairement par des hommes (82 %). Plus de 70 % des cibles sont des hommes gays. En ce qui concerne l’âge des auteurs, près de la moitié ont moins de 30 ans, et 31 % ont moins de 19 ans. Fait préoccupant, les mineurs de moins de 15 ans représentent 12 % des auteurs de crimes et délits anti-LGBT+, contre seulement 3 % pour les infractions sans motif LGBTphobe. Ces violences sont plus fréquentes dans les grandes agglomérations, notamment à Paris.


Lire aussi : Augmentation des violences LGBT+ en Europe, Surtout à l’École


Une situation critique à Paris

Le sénateur communiste Ian Brossat a récemment interrogé la préfecture de police de Paris sur l’augmentation des actes LGBTphobes dans la capitale. La préfecture a signalé une hausse de 15 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023, avec 184 incidents de violence. Laurent Nunez, préfet de police de Paris, a réitéré « l’engagement de la préfecture de Police dans la lutte contre toutes les formes de discriminations », soulignant également « la libération de la parole et l’amélioration des conditions d’accueil » des victimes par la police et la gendarmerie.

Appels à une action gouvernementale accrue

Julia Torlet, présidente de SOS homophobie, a exprimé ses inquiétudes pour 2024, soulignant que « les braises de la LGBTIphobie sont allumées et que le feu est prêt à prendre ». Maxime Haes, porte-parole de Stop Homophobie, a également évoqué une « hausse drastique des discours LGBTphobes, en particulier transphobes », qu’il attribue à la montée de l’extrême droite et des extrémismes religieux. Julia Torlet a averti qu’en l’absence d’une réponse gouvernementale appropriée, la situation pourrait rappeler les violences de 2012-2013 liées à l’opposition à la loi sur le mariage homosexuel. Elle déplore « un silence gouvernemental abyssal » et l’absence de « politique ambitieuse » en matière de droits LGBT+ malgré la nomination d’un Premier ministre ouvertement gay, Gabriel Attal. La préfecture de police de Paris a annoncé des initiatives pour prévenir les guets-apens homophobes, conformément à la volonté de Gérald Darmanin d’interdire le chat en ligne Coco, souvent utilisé dans ces pièges.

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