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Île-de-France : 50 000 € de subventions retirées à l’Inter LGBT, en pleine polémique politique

subventions retirées à l'Inter LGBT
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subventions retirées à l’Inter LGBT

Une double suppression de subvention en 2023 et 2025

La Région Île-de-France a décidé de supprimer un total de 50 000 euros de subventions initialement prévues pour l’Inter LGBT. Ce retrait concerne deux aides financières : l’une de 25 000 euros pour l’année 2023, jamais versée, et l’autre pour 2025, annulée récemment. Valérie Pécresse, présidente de la Région (LR), a confirmé que les fonds ne seront pas versés, y compris ceux qui étaient théoriquement dus pour l’année précédente.

Les organisateurs de la Marche des Fiertés, prévue le 28 juin à Paris, ont reçu la nouvelle « avec effarement » ce jeudi matin. « C’est un chantage qui vise à exercer une influence politique sur le mot d’ordre de notre marche », ont-ils dénoncé.

Une controverse déclenchée par une affiche

Selon Vianney Orjebin, élu LFI au conseil régional, la décision de la Région fait suite à une « polémique lancée par l’extrême droite » après la publication de l’affiche de la Marche des Fiertés 2025, le 3 juin. Le visuel représentait un homme tatoué d’une croix celtique – un symbole associé à l’extrême droite – suspendu par une cravate, avec le slogan « contre l’internationale réactionnaire ».

Ce visuel a suscité des réactions virulentes, notamment de la part de médias conservateurs comme Valeurs Actuelles ou CNEWS. Valérie Pécresse a dénoncé une « incitation à la violence », y voyant « le cadavre d’un homme blanc pendu par sa cravate ».

Une validation régionale exigée pour toute communication

En commission permanente, la présidente de la Région a rappelé que « toute communication subventionnée devait être validée par les services de la Région ». La diffusion de l’affiche sans accord préalable a justifié, selon elle, l’annulation de l’aide régionale prévue pour 2025.

Face à cette décision, l’Inter LGBT a lancé une campagne de financement participatif qui, selon sa vice-présidente Clara Privé, « a presque atteint les 25 000 euros ». Elle précise que « l’affiche a été votée de concert par toutes les associations participantes ».

Le Rassemblement national à l’origine d’un amendement

L’aide prévue pour 2023 avait été adoptée malgré une erreur administrative mais n’avait jamais été versée. Ce jeudi, alors qu’elle devait être formellement attribuée, un amendement proposé par le Rassemblement national a conduit à sa suppression. Vianney Orjebin affirme ne pas être surpris par cette décision, rappelant l’implication passée de Valérie Pécresse « à la Manif pour tous ».

Du côté du cabinet de la présidente, on évoque le « non-respect des obligations contractuelles » comme justification. La Région affirme que la décision était prise en amont et reproche au RN de vouloir « se pousser du col ».

Des conséquences limitées, mais une inquiétude plus large

L’Inter LGBT déplore une perte globale de 50 000 euros. Si la Marche des Fiertés elle-même n’est pas remise en cause, Clara Privé indique que le podium de fin de parcours – moment culturel et militant phare – pourrait être compromis. Ces fonds devaient également couvrir les événements de la Semaine des Fiertés et du Printemps des Fiertés.

« Inter LGBT organise la Marche depuis 25 ans, elle s’en remettra », tempère Clara Privé. Mais elle s’inquiète pour les associations plus fragiles : « Cette décision ouvre la porte pour s’en prendre à des associations plus petites qui dépendent de subventions. Tout cela démontre que le camp réactionnaire progresse de jour en jour », conclut-elle.

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