Présidente Scouts France LGBT
Une nomination qui fait débat
Le samedi 14 juin 2025, le mouvement des Scouts et Guides de France, première organisation scoute du pays, a désigné sa nouvelle présidente : Marine Rosset, 39 ans, militante socialiste engagée pour les droits LGBT. Ce choix, inattendu pour un mouvement historiquement enraciné dans la tradition catholique, a immédiatement suscité la controverse.
Une figure politique engagée
Ancienne conseillère municipale dans le 5ᵉ arrondissement de Paris, Rosset est connue pour ses engagements politiques à gauche. Elle a été investie par l’alliance NUPES en 2022, puis par le Nouveau Front Populaire en 2024. Elle défend depuis longtemps des causes telles que les droits des femmes, les droits LGBT, et l’accès à l’avortement, comme l’a rappelé le Huffington Post.
Des valeurs en décalage avec l’héritage catholique
Fondé en 1920 par le père Jacques Sevin et le chanoine Cornette, le mouvement des Scouts et Guides de France puise historiquement son inspiration dans la foi catholique. De nombreux responsables religieux s’inquiètent de ce virage idéologique. L’aumônier général Xavier de Verchère a exprimé publiquement son désaccord avec cette nomination. De son côté, l’abbé Clément Barré, prêtre du diocèse de Bordeaux, a jugé “problématique” qu’une dirigeante défende des positions opposées à l’enseignement de l’Église.
Lire aussi : Nicola Adams Animera un Podcast BBC sur le Sport et la Communauté LGBTQ+
Un tournant progressiste assumé
L’élection de Rosset, approuvée par 22 des 24 votants, témoigne d’un changement profond au sein du scoutisme français. À gauche, cette désignation est perçue comme une victoire contre “les voix réactionnaires” hostiles à l’évolution de la société et au pluralisme politique. Plusieurs élus socialistes, dont des représentants de Montpellier et de Paris, ont salué son accession à la présidence.
Neutralité politique remise en question
Bien que les SGDF se revendiquent “apolitiques”, leurs choix sont souvent interprétés comme favorables aux idées de gauche. Marine Rosset a tenu à rassurer en déclarant que l’association “ne sera jamais réduite à un seul parti”. Elle évoque ici la diversité des courants présents dans le Nouveau Front Populaire (écologistes, socialistes, communistes, insoumis). Toutefois, de nombreuses familles conservatrices se sont progressivement éloignées du mouvement, ne se sentant plus représentées.
Vers une réaction de l’Église de France ?
La Conférence des évêques de France pourrait être amenée à se prononcer. Lors de la constitutionnalisation du droit à l’avortement, les évêques avaient dénoncé “une atteinte à la vie” qu’ils refusaient de réduire à une simple liberté individuelle. La nouvelle présidente devra clarifier comment elle concilie ses convictions avec l’identité catholique de l’organisation.