Le Pentagone suspend les soins santé ltransition militaires transgenres
Mise en œuvre du plan de Trump d’exclusion des personnes transgenres de l’armée
Le Pentagone a ordonné l’arrêt des soins de santé liés à la transition pour les militaires transgenres, conformément à la décision de mettre en œuvre le plan du président Donald Trump visant à les exclure des forces armées, selon un mémo consulté par Reuters.
Fin immédiate des traitements hormonaux et chirurgicaux
Dans une directive adressée aux responsables de la santé militaire, Stephen Ferrara, secrétaire adjoint par intérim à la santé au sein du département de la Défense, a exigé l’application immédiate de cette mesure. Le document stipule que tous les traitements hormonaux et chirurgies de réassignation de genre à venir doivent être suspendus.
Le Pentagone a renvoyé les questions sur cette directive à l’Agence de santé de la Défense, qui n’a pas encore apporté de réponse officielle.
Réactions critiques des défenseurs des droits
Shannon Minter, du National Center for Lesbian Rights, a vivement critiqué la décision, la qualifiant de « cruelle et inutilement irrespectueuse ».
« Il est honteux que notre armée traite ainsi ses membres, » a-t-il déclaré.
Un militaire transgenre, qui a préféré garder l’anonymat par crainte de représailles, a exprimé son amertume : « C’est une nouvelle gifle pour ceux d’entre nous qui servent avec honneur. »
« Il ne fait plus aucun doute : les militaires transgenres ne bénéficient plus du même niveau de soins médicaux que leurs camarades, » a-t-il ajouté.
La Cour suprême ouvre la voie à l’interdiction
Le 6 mai, la Cour suprême des États-Unis a autorisé l’administration Trump à appliquer l’interdiction du service militaire pour les personnes transgenres. Cette décision permet aux forces armées d’expulser les membres transgenres en service et de refuser les nouvelles recrues, en attendant l’issue des contestations juridiques.
La semaine précédente, Reuters avait révélé un mémo dans lequel le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, demandait l’exclusion des militaires transgenres d’ici le 6 juin, sauf s’ils choisissent volontairement de partir.
Des milliers de militaires concernés
Selon des responsables, environ 4 240 militaires transgenres servent actuellement dans l’armée régulière et la Garde nationale. Les associations de défense des droits transgenres avancent des chiffres encore plus élevés.
Le président Trump a signé un décret en janvier, dès son retour à la Maison-Blanche, annulant la politique de son prédécesseur Joe Biden, qui autorisait les militaires transgenres à servir ouvertement.
Une opinion publique en recul
Un sondage Gallup publié en février a montré que 58 % des Américains soutiennent la présence de personnes transgenres dans l’armée, un chiffre en baisse par rapport à 71 % en 2019.
Hegseth, une position conservatrice assumée
Ancien animateur de Fox News, Pete Hegseth s’est aligné sur des positions conservatrices dans les débats sociétaux, s’opposant notamment aux initiatives de diversité au sein du Pentagone. Le mois dernier, il a exprimé sur les réseaux sociaux son rejet des soins de transition pour les militaires.
« Si cela est vrai – nous trouverons tous les moyens possibles pour y mettre fin, » a-t-il écrit en réaction à un article annonçant la reprise de ces soins.
« Les contribuables ne devraient JAMAIS financer cette folie, » a-t-il conclu.
Une politique qui renverse des années de progrès
La suspension des soins médicaux pour les militaires transgenres marque un retour en arrière significatif pour les droits LGBTQ+ dans l’armée américaine. Cette décision met fin à plusieurs années d’ouverture progressiste amorcée sous l’administration Obama, puis renforcée par Joe Biden, qui avait levé l’interdiction en 2021 en permettant aux personnes transgenres de servir librement.
Les groupes de défense des droits humains soulignent que cette politique ne se contente pas de marginaliser une minorité au sein des forces armées, mais compromet également la cohésion et la santé mentale de militaires qui remplissent leurs fonctions avec dévouement.
Incertitudes juridiques à venir
Malgré la mise en œuvre actuelle de la directive présidentielle, des recours judiciaires sont en cours contre cette politique. Les avocats de plusieurs organisations de défense des droits civiques s’apprêtent à contester la légalité de cette mesure devant les tribunaux fédéraux, invoquant une discrimination inconstitutionnelle fondée sur l’identité de genre.
Cependant, tant que ces recours n’auront pas abouti, les militaires transgenres continueront à faire face à une exclusion progressive de l’institution militaire, non seulement sur le plan administratif, mais aussi médical et social.
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Un débat profondément politique
Le débat sur la place des personnes transgenres dans l’armée s’inscrit dans une lutte plus large autour des questions d’identité, de diversité et de rôle de l’État fédéral. La décision du président Trump s’aligne sur une série d’autres mesures visant à restreindre les protections accordées aux personnes LGBTQ+, souvent justifiées par des arguments budgétaires ou idéologiques.
Les déclarations publiques de responsables comme Pete Hegseth illustrent cette orientation, mettant en avant une vision plus conservatrice de la composition et de la mission des forces armées.
Conclusion : un climat d’incertitude pour les militaires transgenres
Avec l’arrêt immédiat des soins liés à la transition et l’application imminente de la nouvelle directive, les militaires transgenres se trouvent dans une situation précaire. Entre pressions institutionnelles, perte d’accès aux soins médicaux spécifiques et incertitudes juridiques, leur avenir au sein de l’armée reste suspendu aux évolutions politiques et judiciaires à venir.
Alors que le débat continue de diviser l’opinion publique, les conséquences humaines, elles, se font déjà sentir dans les rangs de l’armée américaine.