Festival Belluard Bollwerk 2025
Du 26 juin au 5 juillet, le festival Belluard Bollwerk s’empare des rues et de la Forteresse de Fribourg avec The Grounds We Share, une manifestation transdisciplinaire où danse, art urbain et rituels dialoguent. Voici cinq expériences queer innovantes qui interpellent, mobilisent et bouleversent.
Pourquoi le Festival Belluard Bollwerk 2025 est un rendez-vous incontournable de la scène queer
1. VOID: Ocean Vessels – rituel agenré et immersion dans la profondeur
Jeudi 26 juin, 22 h – Forteresse, danse
Clôturant la soirée inaugurale, VOID: Ocean Vessels de Joshua Serafin métamorphose la forteresse médiévale en un sanctuaire agenré. Par une cérémonie envoûtante, l’artiste incarne une divinité née de l’élément eau, oscillant « entre naissance et renaissance ». Une chorégraphie multimédia immersive qui questionne les frontières entre sphères spirituelles et mortelles.
2. Fuck Your Rainbow Flag – performance politique et anti‑coloniale
Vendredi 27 juin, 17 h – haut du funiculaire, affichage urbain
Sara Leghissa, connue pour sa participation à FRKS de Cardellini et Gonzalez, investit l’espace public d’un manifeste provocateur. Inspirée par le texte anti‑colonial de Hamed Sinno (14 novembre 2023), Fuck Your Rainbow Flag déploie sur les murs fribourgeois un message queer et décolonial, pointant les récupérations impérialistes des luttes LGBTIQ+.
3. Between Word and Action – co‑construction d’un manifeste citoyen
Samedi 28 juin, 17 h – haut du funiculaire, action participative
Le lendemain, Sara Leghissa propose un second volet issu d’un atelier tenu les 24 et 25 mai 2025. Between Word and Action invite le public à co‑écrire en direct un texte‑manifeste. Cette expérience collective interroge la liberté d’expression et l’engagement citoyen, notamment dans un contexte où le journalisme indépendant vacille.
4. Untitled (Nostalgia, Act 3) – hybridation culturelle et identité queer noire
Samedi 28 juin, 22 h – Forteresse, danse
Le chorégraphe sud‑africain Tiran Willemse, installé à Zurich, revisite Giselle en mêlant ballet classique, Kuduro angolais et Alanta nigérian. Dans Untitled (Nostalgia, Act 3), il entremêle récits historiques et fictions pour sonder « l’absurdité et la solitude de l’expérience queer noire ». Une performance nocturne, hantée de fantômes passés et d’un avenir d’émancipation.
Lire aussi : Queer Palm 2025 : Retour sur un Festival de Cannes Haut en Couleurs et Inclusif
5. spooning&entre.les.montagnes – patrimoine queer et rythmes renouvelés
Mardi 1 juillet, 20 h – Grenier, danse
Sami Lea Samira Bernath « queerise » le Löffelä, percussion traditionnelle suisse faite de cuillères. Dans spooning&entre.les.montagnes, iel explore la porosité des gestes intergénérationnels, créant de nouveaux rythmes et mouvements. Une pièce à la fois intime et ludique, où l’art queer recompose le patrimoine local.
Toutes ces propositions, souvent mêlant action dans l’espace public et performances intimes, forment un festival engagé et inclusif. The Grounds We Share questionne nos liens à la terre, aux racines collectives et aux récits partagés. Ici, la queer culture se réinvente comme un acte politique, poétique et fédérateur.