Décès d’Edmund White
Une figure marquante de la littérature américaine disparaît
L’écrivain américain Edmund White, célèbre pour ses écrits pionniers sur l’identité homosexuelle, est décédé à l’âge de 85 ans. Son agent, Bill Clegg, a confirmé mercredi 4 juin 2025 que l’auteur s’était éteint la nuit précédente à son domicile new-yorkais, de causes naturelles. « Malheureusement, je peux confirmer qu’Ed [Edmund White] est mort la nuit dernière dans sa maison de New York de causes naturelles », a-t-il déclaré dans un courriel adressé à l’AFP.
Une œuvre profondément autobiographique
Edmund White s’est illustré par une littérature résolument personnelle et sans détour, centrée sur l’expérience homosexuelle. De son premier roman Oublier Elena (1973) jusqu’à son dernier ouvrage publié en janvier 2025, The Loves of My Life, l’écrivain a retracé les combats et les transformations d’une vie marquée par la marginalisation et la résilience. Ses textes évoquent une époque où l’homosexualité était considérée comme une pathologie, et traversent les décennies jusqu’à l’épidémie de sida, qui a ravagé une génération entière.
Un parcours littéraire riche et reconnu
Dès ses débuts, White s’impose comme une voix incontournable. À côté de romans, il publie des essais marquants comme The Joy of Gay Sex (1977), coécrit avec Charles Silverstein, et Voyages en Gay Amérique (1980). Sa tétralogie autobiographique – composée de Un jeune Américain (1982), La Tendresse sur la peau (1988), La Symphonie des adieux (1997) et L’Homme marié (2000) – reste un jalon de la littérature LGBT+. En parallèle, il est aussi journaliste, critique littéraire et professeur dans plusieurs universités prestigieuses.
Une relation durable avec la France
Edmund White entretient un lien particulier avec Paris, où il réside près de quinze ans entre les années 1980 et 1990. Durant cette période, il rédige des biographies remarquées de figures homosexuelles majeures de la culture française : Jean Genet – biographie de référence –, mais aussi Marcel Proust et Arthur Rimbaud.
Une vie marquée par la lutte et l’amour
Né le 13 janvier 1940 à Cincinnati, dans l’Ohio, White grandit à Chicago. À 14 ans, il confie son homosexualité à sa mère psychologue, qui l’oriente vers une série de thérapeutes afin de le « soigner ». Après des études de chinois à l’Université du Michigan, il quitte le Midwest pour New York, rejoignant un amant et amorçant une nouvelle vie.
Son succès littéraire lui ouvre les portes d’institutions telles que Columbia, Yale ou Princeton, où il enseigne la littérature homosexuelle. À son retour des années parisiennes, il s’établit à Chelsea, à New York, avec son compagnon de 25 ans son cadet, l’écrivain Michael Carroll, qu’il épouse en 2013.
Une fin de vie marquée par la résilience
Séropositif depuis 1985, Edmund White faisait partie des rares personnes à vivre de façon asymptomatique sur le long terme. Toutefois, il subit plusieurs accidents de santé dans les années 2010, dont deux AVC et une crise cardiaque, qui fragilisent son état.
Avec sa disparition, le monde littéraire perd une voix essentielle, à la fois témoin et acteur des bouleversements culturels du XXe siècle pour la communauté LGBT+.
Pour en savoir plus sur la vie et l’œuvre d’Edmund White, vous pouvez consulter sa page Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Edmund_White.