Décès de Jean-Sébastien Thirard, figure engagée de la cause LGBT
Un militant au parcours marquant
Jean-Sébastien Thirard, ancien président de la Gay Pride puis de la Lesbian & Gay Pride de Paris entre 1991 et 2000, s’est éteint dans la nuit du 3 au 4 mars à l’âge de 61 ans. Son ami et compagnon de lutte, Denis Quinqueton, codirecteur de l’Observatoire LGBTI+ de la Fondation Jean Jaurès, lui a rendu hommage en évoquant « un humble militant pénétré d’idéal ».
Un engagement politique et journalistique
Lorsqu’il a croisé la route de Jean-Sébastien Thirard, Denis Quinqueton se souvient d’un homme à l’esprit affûté et au sens de l’humour marqué par une touche d’autodérision. À l’époque, Thirard exerçait comme secrétaire de rédaction à L’Humanité-Dimanche, un poste qui traduisait sa rigueur et son attachement aux mots. Cultivé et bienveillant, il n’hésitait pas à relire les écrits de ses camarades militants sans jamais faire preuve de condescendance, préférant user d’ironie et de légèreté.
Une passion pour la musique et le partage
Outre son engagement militant, Jean-Sébastien Thirard était un passionné de musique, en particulier de piano, qu’il pratiquait et enseignait avec pédagogie. Ce goût pour le partage se retrouvait aussi dans sa vie sociale, notamment lors de longues soirées entre amis, autour de jeux de société et de discussions animées.
Un acteur clé des luttes LGBT
C’est lors des débats menant à l’adoption du Pacs que Thirard a révélé ses qualités de rassembleur. Dans un milieu militant souvent tiraillé par des divergences, il savait écouter et fédérer les énergies autour d’une voix commune. Son rôle a été déterminant dans l’engagement de la Gay Pride pour la reconnaissance du CUCS (Contrat d’union civile et sociale), un enjeu majeur de l’époque. Le défilé de milliers de manifestants arborant la banderole « Nous nous aimons, nous voulons le CUCS » a marqué un tournant, contribuant à faire avancer les mentalités et les discussions politiques.
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Un homme fidèle à ses convictions
Militant LGBT, antifasciste et profondément attaché aux valeurs de justice sociale, Jean-Sébastien Thirard incarnait une gauche engagée pour la liberté et l’égalité. Son combat ne se limitait pas aux droits des personnes LGBT, mais s’inscrivait dans une réflexion plus large sur le partage des richesses et l’inclusion.
Un hommage empreint d’émotion
Denis Quinqueton confie son amertume face à la disparition de son ami, regrettant de ne pas l’avoir revu depuis la pandémie. En guise d’adieu, il cite la chanson d’Anne Sylvestre : « Et qu’on les remercie, qu’on leur dise, on leur crie ‘merci d’avoir vécu !' » Un dernier hommage à un homme dont l’engagement et l’humanité ont marqué son époque.