Administration Trump Interdit 120 termes Jugés « woke »
Une censure lexicale orchestrée par la présidence américaine
Chaque nouvelle mesure de Donald Trump apporte une vision plus claire de son rapport à la liberté d’expression. Le journal The New York Times a révélé, après l’examen de mémos gouvernementaux et de directives officielles, qu’un ensemble de plus de 120 termes et acronymes ne devrait plus apparaître sur les sites et documents officiels des agences fédérales.
Un contrôle strict du langage administratif
Pour mettre en place cette directive, l’administration a envoyé des instructions aux agences concernées, précisant les mots à proscrire, restreindre ou supprimer totalement, y compris dans les programmes scolaires. Les documents consultés par The New York Times ont permis d’identifier une liste – probablement non exhaustive – des termes bannis.
Cette pratique n’est pas nouvelle : les présidents américains, qu’ils soient républicains ou démocrates, adaptent le langage administratif en fonction de leur politique. Modifier ou supprimer des termes ou des pages web gouvernementales fait partie des prérogatives de l’exécutif.
Une croisade contre le « wokisme » au profit du « mérite »
Ce qui distingue Donald Trump, c’est le choix des mots supprimés. Toute référence aux politiques de diversité, d’équité, d’inclusion ou de protection de l’environnement est visée. Le président considère ces concepts comme des obstacles à la notion de « mérite », qu’il juge essentielle. Selon lui, ces initiatives ont favorisé l’ascension sociale et professionnelle de personnes qu’il estime non qualifiées, en raison de leur genre, origine, orientation sexuelle ou handicap. Ses détracteurs dénoncent une politique ouvertement discriminatoire, selon The New York Times.
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Un détournement des mots au service d’une idéologie
Malgré sa posture de défenseur de la liberté d’expression – en alliance avec Elon Musk – Donald Trump est régulièrement accusé d’en manipuler le sens. Il a, par exemple, qualifié le président ukrainien de « dictateur », rebaptisé certaines régions selon ses propres critères et désigné les médias comme propagateurs de fausses informations.
Une menace pour la recherche scientifique
Le secteur de la recherche est également impacté. The Washington Post a identifié plus de 100 mots qui, s’ils apparaissent dans des publications scientifiques, peuvent entraîner un refus de financement public. Parmi eux, « femme », « changement climatique » ou encore « diversité ». Une situation qui interroge sur la véritable portée du principe de liberté d’expression aux États-Unis.


