Violences anti-LGBT+ à Bram
Une nouvelle attaque lors d’une date symbolique
La commune de Bram, située dans l’Aude, a été visée pour la deuxième année consécutive par des actes de haine à caractère LGBTphobe, précisément à l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, célébrée chaque 17 mai. Le dimanche 18 mai 2025, des drapeaux arc-en-ciel installés sur la façade de la mairie en hommage à cette journée ont été de nouveau arrachés dans la nuit, comme l’année précédente.
La maire, Claudie Faucon Méjean (Parti Socialiste), avait fait installer ces symboles inclusifs dès le lundi précédent. Dès la nuit suivante, deux individus non identifiés les ont retirés. Malgré ce premier incident, les élus ont tenu à réinstaller les drapeaux la veille du 17 mai. Mais dans un geste répété de vandalisme, ils ont de nouveau été retirés le dimanche.
Des précédents en 2024 : une spirale inquiétante
Ce n’est pas la première fois que Bram est la cible d’agressions LGBTphobes. En 2024 déjà, la municipalité avait vu ses passages piétons peints aux couleurs arc-en-ciel être recouverts de peinture noire dès le soir de leur mise en place. Des inscriptions haineuses avaient également été taguées à proximité. Face à ce climat d’hostilité, les élus avaient décidé de repeindre les passages, mais les dégradations avaient aussitôt recommencé, avec de nouvelles insultes ajoutées au sol.

Une plainte contre X avait été déposée, mais l’enquête n’avait pas permis d’identifier les auteurs des actes, les images des caméras de surveillance étant insuffisantes. En réponse, un collectif de citoyens s’était mobilisé en organisant un rassemblement de soutien à la communauté LGBTQIA+.
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Un choc et une détermination renforcée
Face à cette répétition d’agressions, la mairie exprime sa tristesse et sa colère. Frédéric Barrière, directeur de la communication de la mairie, confie : « Honnêtement, on a pris une claque en voyant la violence des tags et des peintures. On se disait que ça arrivait dans les grandes villes, mais en milieu rural, on pensait être épargnés de ce genre d’intolérance. »
Malgré ces attaques, la municipalité réaffirme son engagement. Claudie Faucon Méjean insiste : « Ce n’est pas la société qu’on veut pour nos enfants. On ne laissera pas ces gens-là gagner. » Et d’ajouter : « Dans la ruralité, ce n’est pas forcément des choses que l’on ose affirmer, on en a besoin encore aujourd’hui. »
Un message de soutien largement relayé
Pour dénoncer ces actes et sensibiliser la population, la mairie a publié une vidéo sur Instagram revenant sur les faits et affirmant son soutien à la communauté LGBT+. En quelques heures, le clip avait déjà généré plus de 60 000 vues et de nombreux commentaires solidaires.
Ces événements locaux s’inscrivent dans une tendance plus large : en 2024, les actes à caractère LGBTphobe ont connu une hausse de 5 % par rapport à l’année précédente, selon les données disponibles. Un chiffre alarmant qui souligne l’urgence de continuer à défendre les droits et la visibilité des personnes LGBTQIA+, y compris dans les zones rurales.