Aller au contenu
Accueil » L’Union Européenne Renforce son Engagement envers les Droits LGBTQI+ Face à la Montée des Courants Réactionnaires

L’Union Européenne Renforce son Engagement envers les Droits LGBTQI+ Face à la Montée des Courants Réactionnaires

Stratégie Droits LGBT Union européenne
Rate this post

Stratégie Droits LGBT Union européenne

Une stratégie renouvelée pour l’égalité face aux reculs mondiaux

Dans un contexte international où les droits des personnes LGBTQI+ sont régulièrement remis en cause, notamment dans des pays comme la Russie, les États-Unis, la Hongrie ou l’Italie, l’Union européenne persiste dans sa défense des droits fondamentaux. La Commission européenne a publié sa nouvelle Stratégie pour l’égalité des personnes LGBTQI+ 2026-2030, adoptée le 8 octobre, qui prolonge les objectifs de celle mise en place en 2020. Le document affirme : « L’égalité et la non-discrimination sont essentielles à la résilience démocratique », soulignant une vision inclusive d’une Union européenne où chacun·e est libre d’être soi-même. En s’appuyant sur une approche dite intersectionnelle, cette stratégie prend acte des discriminations persistantes – 37 % des personnes LGBTQI+ en Europe se déclarent victimes de discriminations, selon l’Agence des droits fondamentaux – et appelle à une action collective pour favoriser la cohésion sociale, la résilience démocratique, mais aussi la compétitivité économique.

Confrontation avec les États membres aux politiques LGBTphobes

La Commission européenne affiche une position plus ferme envers les États membres qui violent les droits des personnes LGBTQI+, en particulier la Hongrie. Dans un changement de ton notable pour une institution souvent prudente, Bruxelles dénonce directement la loi hongroise interdisant les marches des Fiertés. « La Commission a saisi la CJUE d’un recours contre la Hongrie concernant des règles nationales qui discriminent les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre », est-il précisé dans le document stratégique. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, affirme son rôle de « gardienne des traités » et assure que l’UE utilisera tous les moyens juridiques à sa disposition pour faire respecter les valeurs fondatrices de l’Union. Elle rappelle également que « le droit de se réunir pacifiquement est consacré par la charte des droits fondamentaux » et propose de financer des dispositifs pour sécuriser les événements à haut risque, notamment les Prides.

Sécurité, lutte contre l’extrémisme et reconnaissance des crimes haineux

Face à la montée des violences anti-LGBTQI+, la Commission annonce des actions renforcées dans le cadre de la prévention du terrorisme, en réponse à des actes dramatiques comme le double meurtre homophobe survenu en Slovaquie en 2022. Le document regrette toutefois le blocage de la reconnaissance des actes LGBTphobes comme eurocrimes, une évolution législative qui permettrait d’harmoniser la répression des crimes de haine à l’échelle de l’UE. Ce point reste un enjeu crucial pour la protection effective des personnes visées par la haine liée à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.

Parentalité, autodétermination de genre et santé : des avancées ciblées

L’Union européenne entend aussi agir sur des sujets sensibles comme la parentalité des couples de même sexe, remis en cause dans certains pays comme l’Italie, où le gouvernement de Giorgia Meloni conteste les liens de filiation issus de la PMA ou de la GPA. La Commission rappelle qu’« bien que le droit de la famille relève des États membres, l’UE peut intervenir en cas d’impacts transfrontaliers », et appelle à l’adoption du règlement de 2022 visant à garantir la reconnaissance de la parentalité dans toute l’Union.

Concernant la transidentité, la stratégie plaide pour l’instauration de procédures juridiques de reconnaissance du genre fondées sur l’autodétermination, sans conditions médicales ni restrictions d’âge. « Certains États membres imposent encore des démarches médicalisées, contraires aux droits humains selon la Cour européenne des droits de l’homme », souligne le texte, qui se positionne en faveur d’un modèle plus respectueux des droits des personnes trans, en opposition à des politiques répressives comme celles menées aux États-Unis sous l’administration Trump.


Lire aussi : Élections au Conseil d’État à Genève : les droits LGBTIQ+ au centre du débat


Santé publique et politique extérieure : un engagement global

Sur le plan de la santé, la Commission européenne prend ses distances avec les choix américains, en particulier le retrait des États-Unis de l’OMS et la réduction des financements pour la lutte contre le VIH. Bruxelles affirme son soutien continu aux stratégies mondiales de l’Organisation mondiale de la santé concernant le VIH, les hépatites et les infections sexuellement transmissibles. La stratégie LGBTQI+ est aussi présentée comme un levier de diplomatie : l’Union entend promouvoir la dépénalisation universelle des relations homosexuelles à travers le monde, un combat porté notamment par la figure de Robert Badinter, salué comme un fervent défenseur des droits humains et de l’idéal européen.


Cette stratégie 2026-2030 illustre la volonté de l’Union européenne de s’ériger en rempart contre les politiques rétrogrades et les attaques ciblant les personnes LGBTQI+, aussi bien à l’intérieur de ses frontières qu’à l’échelle mondiale. Elle réaffirme un socle de valeurs qui continue de faire de l’Europe un acteur central dans la défense des droits humains.

Les Dernières Actualités

Étiquettes: