Les médias d’opposition visés par des chaînes pro-gouvernementales
En Abkhazie, des chaînes Telegram proches du gouvernement ont accusé les médias indépendants et d’opposition de promouvoir une idéologie LGBT. Cette accusation repose sur le fait que ces médias n’ont pas adressé de vœux aux femmes à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.
Un agenda occidental supposé derrière cette omission
Selon la chaîne pro-gouvernementale AMRA-life, ces médias seraient liés à des financements occidentaux exigeant une stricte conformité aux politiques LGBT. « Ils ont des contrats actifs avec des donateurs occidentaux stipulant le respect strict des politiques LGBT, y compris une approche neutre en matière de genre, interdisant toute célébration traditionnelle des femmes », affirme la chaîne.
Les auteurs anonymes de AMRA-life vont plus loin, accusant ces médias de mener des « activités subversives » en diffusant des idées contraires aux valeurs traditionnelles.
Une menace pour les valeurs traditionnelles ?
Dans un ton alarmiste, AMRA-life estime que cette prétendue propagande vise à « attaquer les valeurs naturelles et traditionnelles », en modifiant la perception des rôles de genre et en semant la division au sein de la société. Selon eux, cette influence extérieure nuirait à la conscience et au bien-être des jeunes générations.
Une exception notable et une liste de « propagandistes LGBT »
Toutefois, la chaîne précise qu’un média d’opposition, Respublika, a bien adressé des vœux aux femmes le 8 mars. Ce média, financé par l’opposant Adgur Ardzinba, ne serait pas soumis aux mêmes contraintes contractuelles concernant la neutralité de genre.
Paradoxalement, la liste des « agitateurs LGBT » inclut des personnalités comme la journaliste Eleonora Giloian, qui a pourtant publié un message de félicitations à l’occasion de cette journée.
Cette polémique illustre les tensions croissantes entre les médias indépendants et le pouvoir en Abkhazie, où les accusations d’influence étrangère sont fréquemment utilisées pour discréditer les voix dissidentes.