Procès Maintenu pour l’Agent de Voyage LGBT Russe Décédé en Détention
Un jugement posthume malgré son décès en prison
L’affaire d’Andrey Kotov, un agent de voyage russe arrêté pour avoir organisé des séjours pour des personnes homosexuelles et retrouvé mort en détention en décembre, sera tout de même jugée, a rapporté vendredi BBC News Russian.
Une arrestation liée à la répression des droits LGBT
Kotov avait été interpellé fin novembre et accusé d’avoir participé et organisé les activités d’une « communauté extrémiste ». Cette accusation repose sur la décision de la Cour suprême russe de 2023 interdisant le supposé « mouvement LGBT international ».
Des violences policières lors de son interpellation
Des vidéos de la perquisition menée à son domicile en novembre montrent Kotov en grande détresse respiratoire tandis que les forces de l’ordre l’interrogent de manière agressive. « Environ 15 personnes sont arrivées au milieu de la nuit. J’ai été battu, frappé au visage, frappé aux jambes », avait-il témoigné lors d’une audience le 2 décembre, selon Mediazona.
Une mort en détention considérée comme un suicide
Un mois après son arrestation, Kotov a été retrouvé sans vie dans sa cellule. Les enquêteurs ont conclu à un suicide, bien que son avocate, Leysan Mannapova, ait signalé les violences qu’il avait subies. Elle a précisé à BBC News Russian que l’affaire n’avait pas été classée après sa mort, faute d’une demande en ce sens de la part de ses proches.
Des accusations controversées
Malgré les sévices infligés par la police, Kotov a nié les charges retenues contre lui. Toutefois, les enquêteurs affirment que l’examen de son téléphone prouve son implication dans l’organisation d’excursions en bateau sur la Volga et d’un voyage en Égypte pour des Russes homosexuels. Selon eux, ces activités représentaient une menace pour « l’ordre constitutionnel et la sécurité de l’État ».
Un homme qui ne se considérait pas comme militant
En janvier, son avocate avait indiqué que les accusations portées contre lui avaient été un choc. « Il n’a jamais vraiment compris ce qui lui était reproché », a-t-elle confié. Une amie de Kotov, Svetlana, a précisé qu’il se considérait comme apolitique et ne pensait pas être affecté par les lois anti-LGBT de plus en plus répressives en Russie. « Nous avons toujours été opprimés et persécutés, nous survivrons, ce n’est pas grave », a-t-elle déclaré.