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VIH : Une PrEP injectable à 40 dollars prévue pour 120 pays à faibles revenus d’ici 2027

PrEP injectable à 40 dollars
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PrEP injectable à 40 dollars

Une avancée médicale et économique majeure contre le VIH

Dès 2027, une version générique injectable du lénacapavir, traitement de prévention contre le VIH/sida, sera disponible à un tarif de 40 dollars (environ 34 euros) dans 120 pays à faibles et moyens revenus. Cette annonce conjointe d’Unitaid et de la Fondation Bill & Melinda Gates, faite le 24 septembre, marque un double tournant : médical, avec l’arrivée d’une alternative à la pilule quotidienne, et économique, grâce à un prix largement inférieur à celui pratiqué dans les pays riches.

Alors que le traitement original, développé par Gilead et vendu sous le nom de Yeztugo, coûte 28 128 dollars par an aux États-Unis, des accords ont été conclus avec deux laboratoires indiens pour produire une version générique bien plus abordable. Ces ententes, établies rapidement, ont été facilitées par le soutien de la Clinton Health Access Initiative et de l’institut de recherche sud-africain Wits RHI.

Un traitement semestriel plus adapté aux contextes précaires

Le lénacapavir se distingue par son mode d’administration : deux injections par an suffisent, en remplacement du traitement oral quotidien actuellement utilisé dans la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Cette solution est particulièrement adaptée aux pays où les contraintes d’accès régulier aux soins rendent difficile la prise quotidienne de médicaments.

« C’est une percée révolutionnaire et essentielle pour élargir la prévention contre le VIH. Avec ce produit, nous pouvons mettre fin au virus, c’est à notre portée », a affirmé Carmen Perez Casas, responsable stratégique VIH chez Unitaid, à l’AFP. La première production se fera en Inde par le laboratoire Dr Reddy’s, avant une éventuelle décentralisation régionale.

Le soutien de la Fondation Gates pour élargir la production

De son côté, la Fondation Gates a mis en place un partenariat parallèle avec un autre laboratoire indien, Hetero. Trevor Mundel, responsable santé mondiale au sein de la fondation, souligne l’enjeu stratégique : « Ce qui est essentiel avec le lénacapavir, c’est qu’il permet en quelque sorte de fermer le robinet dès maintenant, afin que le problème auquel nous devrons faire face dans cinq à dix ans ne se soit pas aggravé de manière spectaculaire. »

Un troisième accord est également en préparation entre le Fonds mondial et Gilead pour garantir l’approvisionnement des pays ciblés, avec le soutien logistique des États-Unis.


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Une efficacité proche de 100 % pour prévenir les infections

Malgré l’efficacité prouvée de la PrEP orale, son accessibilité reste limitée dans de nombreuses régions vulnérables à cause de problèmes logistiques. L’administration semestrielle du lénacapavir représente une réponse concrète à cette difficulté, avec une efficacité presque totale contre la transmission du VIH.

L’alignement du prix de l’injection sur celui de la PrEP orale est un levier essentiel pour favoriser son adoption dans les pays ciblés, selon Unitaid. En 2024, Onusida a recensé 1,3 million de nouvelles infections, soit une baisse de 40 % par rapport à 2010 — un progrès que ce nouveau traitement pourrait encore accélérer.

Une distribution européenne encore freinée par des procédures

Bien que le lénacapavir ait été autorisé par les autorités européennes, sa commercialisation sur le continent reste suspendue aux négociations individuelles entre les États membres et le fabricant. En France, cette étape peut s’étaler sur 12 à 18 mois, retardant ainsi l’accès au traitement pour les patients qui en auraient besoin. Pour l’instant, il n’est donc pas encore possible de le prescrire dans l’Hexagone.

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