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Pourquoi l’Afrique a besoin de sa propre Super League

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Pourquoi est-il temps pour l’Afrique d’avoir sa propre Super League ?

Le football africain est au carrefour d’une histoire. Après des années de développement inégal et de problèmes structurels persistants, la Confédération Africaine de Football (CAF) a fait une annonce qui pourrait bien bouleverser l’écosystème du football continental : la mise en place d’une Super League africaine. La nouvelle compétition lancée officiellement lors de la 44e assemblée générale de la CAF en Tanzanie promet de bouleverser le paysage footballistique africain. Mais pourquoi maintenant ? Quels sont les vrais enjeux de cette initiative audacieuse ?

Les défis économiques du football africain

Le football africain souffre depuis le temps d’une insuffisance pécuniaire permanente. Les clubs ont du mal à stabiliser leurs chiffres de comptes, les installations sont sous-dimensionnées, et le salaire et entraîne inéluctablement les meilleurs à aller en Europe.

Le football africain est dans une croisade à patienter de malheur économique. D’après les derniers audits rapportés par la presse sportive, la CAF elle-même a générré près d’un peu plus de « 45 millions de dollars en pertes et corrections, une augmentation exponentielle de 400%. » Cet état de faiblesses financières est notamment lié à la pandémie mais également à la rupture du partenariat avec Lagardère Sports, signé pour 10 ans (jusqu’à 2028).

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Dans ce contexte difficile, les clubs cherchent activement de nouvelles sources de revenus pour survivre et se développer. Les dirigeants des équipes africaines explorent toutes les pistes possibles pour renforcer leur base financière. L’essor des paris en ligne avec MelBet dans plusieurs pays africains a ouvert de nouvelles perspectives, car ces opérateurs représentent désormais une part croissante des revenus indirects pour l’écosystème footballistique continental. Ces plateformes contribuent à l’économie du sport en générant un intérêt supplémentaire pour les compétitions locales et en créant des partenariats qui injectent des liquidités dans un secteur en manque cruel de financement.

Mais ces solutions restent parcellaires face à l’ampleur du défi. C’est précisément pourquoi la Super League africaine apparaît comme une nécessité plutôt qu’une option.

Le format et l’organisation de la Super League

La future Super League africaine se veut ambitieuse et inclusive. Elle réunira 24 équipes issues de 16 pays différents, réparties en trois groupes correspondant à des zones géographiques distinctes : Nord, Ouest/Centre et Est/Sud.

Chaque zone fera pièce de sept meilleures équipes de sa tenue (déterminée par le classement CAF des cinq dernières années) et d’une équipe huitième basée sur sa réputation, son potentiel commercial et la viabilite de son mode operadore.

Voici comment se structure cette nouvelle compétition :

  • Nombre de matchs : 197 au total, dont 21 pour les finalistes
  • Calendrier : D’août à mai (première édition prévue d’août 2023 à mai 2024)
  • Format : Phase de groupes régionaux suivie de phases éliminatoires
  • Représentation par pays : Maximum 3 équipes par nation

Cette organisation permet non seulement d’équilibrer la représentation géographique, mais aussi d’assurer que les meilleures équipes du continent puissent s’affronter régulièrement dans un cadre prestigieux.

Et c’est là toute l’originalité de cette formule : contrairement à la Ligue des Champions africaine actuelle, la Super League garantit aux clubs participants un minimum de matchs à domicile et à l’extérieur, augmentant ainsi considérablement leur exposition médiatique.


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Des revenus significatifs pour transformer le football africain

La Super League africaine n’est pas qu’une simple compétition sportive ; c’est avant tout un projet économique. Et les chiffres avancés donnent le vertige !

Le budget total s’élève à 200 millions de dollars, dont la moitié sera directement redistribuée aux clubs participants. Chaque équipe recevra d’emblée 2,5 millions de dollars simplement pour sa participation, soit l’équivalent de ce que touche actuellement le vainqueur de la Ligue des Champions africaine.

Mais ce n’est pas tout. Le club vainqueur empochera un prize money colossal de 11,5 millions de dollars. De quoi transformer radicalement son modèle économique et ses ambitions !

Ces moyens financiers considérables permettront aux clubs de :

  1. Améliorer leurs infrastructures
  2. Proposer des salaires plus compétitifs
  3. Investir dans la formation
  4. Professionnaliser leur structure administrative

Pour Patrice Motsepe, président de la CAF, l’objectif est clair : « Le succès du football de club est basé sur la viabilité commerciale. Notre objectif est que le football de club africain soit de classe mondiale et rivalise avec les meilleurs du monde ».

Une ambition qui se traduit également par un soutien aux fédérations nationales, puisque chacune des 54 fédérations membres de la CAF recevra un million d’euros annuellement pour avoir soutenu le projet.

Impact sur les compétitions existantes

L’arrivée de la Super League pose logiquement la question de l’avenir des compétitions interclubs en place. Que deviendront la Ligue des Champions africaine et la Coupe de la Confédération ?

Comme on aurait pu le craindre, ces deux tournois ne disparaîtront pas. Ils seront préservés mais sous une forme rénovée. La Ligue des Champions pourrait passer à un système à élimination directe (comme c’était le cas au XXe siècle), tandis que la Coupe de la Confédération adopterait un format similaire à la Super League mais avec des champions régionaux.

Un système original de promotion/relégation est même prévu. Les trois équipes championnes de leur région en Coupe de la Confédération auraient la chance de monter en Super League en disputant les derniers de chaque groupe régional de la Super League dans le cadre d’un match de barrage.

Ainsi, loin de détruire l’écosystème existant, la Super League vient le compléter et le renforcer. Une pyramide logique se met en place, permettant à chaque club de voir une issue de route.

Le moment est venu : l’Afrique mérite sa Super League

Après des décennies à rester dans l’ombre des grandes compétitions européennes, le football africain prend enfin son destin en main. La Super League représente cette audace nécessaire pour transformer le football continental.

Les conditions sont désormais réunies : une vision claire portée par la CAF, un soutien de la FIFA, des clubs africains de plus en plus structurés, et surtout, un public passionné qui ne demande qu’à vibrer pour des compétitions de haut niveau.

Le football africain regorge de talents extraordinaires. Il était temps qu’il se dote d’une compétition à la hauteur de ce potentiel. La Super League africaine n’est pas seulement opportune, elle est nécessaire pour que l’Afrique prenne enfin sa place légitime dans le football mondial.

Au fond, la vraie question n’est peut-être pas « Pourquoi maintenant ? » mais plutôt « Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps ? »