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Royaume-Uni : Plus de 60 000 Femmes Cisgenres Signent une Lettre Ouverte pour Soutenir la Communauté Trans

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Une mobilisation contre la rhétorique anti-trans

Un mouvement intitulé « Pas en notre nom », composé exclusivement de femmes cisgenres, a lancé une lettre ouverte dénonçant les propos anti-trans tenus dans les médias et par certaines figures politiques. Cette initiative a été réalisée en partenariat avec le Good Law Project et a déjà recueilli plus de 61 500 signatures, dont celles de personnalités telles que Beverley Knight, Kate Nash et Carla Denyer, co-dirigeante du Parti vert britannique.

Donner voix à un soutien souvent invisible

À l’occasion de la Semaine de sensibilisation aux personnes transgenres (13 au 19 novembre), une membre du collectif – souhaitant conserver l’anonymat – s’est exprimée auprès de PinkNews. Elle explique que cette lettre est née du constat d’un manque de représentation des femmes cisgenres qui soutiennent les personnes trans dans les débats publics. Pour elle, « c’est une voix qui manque à la conversation ».

Elle insiste sur le fait que la majorité des femmes n’adhère pas aux discours transphobes et que ce document représente une forme d’action concrète contre ces prises de position hostiles. Le choix de réserver la signature aux femmes cisgenres vise à montrer un soutien spécifique de cette population souvent instrumentalisée dans le débat.

Dénoncer une parole accaparée

Selon la porte-parole du collectif, certains groupes comme les féministes radicales critiques du genre – fréquemment qualifiées de TERF – prétendent parler au nom de toutes les femmes. Elle affirme que ces voix ne représentent pas la majorité, bien qu’elles aient été mises en avant dans les médias comme emblématiques du féminisme contemporain.

« Ce n’est pas nous », affirme-t-elle, soulignant que cette vision n’est ni universelle ni représentative de l’opinion des femmes cisgenres.

Le collectif rejette l’idée selon laquelle soutenir les femmes trans serait contradictoire avec les droits des femmes cisgenres. Au contraire, elles défendent une approche inclusive et affirment que l’hostilité envers les personnes trans est utilisée pour diviser et détourner l’attention des véritables enjeux.


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Lutter contre les amalgames et la désinformation

La lettre critique également la manière dont la communauté trans est stigmatisée et rendue responsable de nombreux maux sociaux. Pour ses signataires, il est tout à fait possible d’être pro-femmes tout en défendant les droits des personnes trans. L’exemple de J.K. Rowling, figure controversée dans ce débat, est cité pour illustrer cette instrumentalisation de la notoriété à des fins de division.

« L’inclusion des personnes trans – et des femmes trans en particulier – n’est pas antiféministe », assure la porte-parole. « Ce discours vise à semer la discorde, et nous le rejetons. »

Elle reconnaît toutefois que les critiques du genre ont le droit d’exprimer leurs opinions, mais souligne leur difficulté à accepter la diversité humaine. Le collectif espère, à travers cette lettre, montrer que ces opinions ne sont pas majoritaires.

Recentrer le débat sur les véritables enjeux

En réponse à des propos jugés maladroits de personnalités comme Keira Knightley, l’intervenante estime qu’il n’est désormais plus possible d’ignorer le débat, tant il s’impose dans l’espace public. Pour elle, le message central de la lettre est simple : défendre la dignité et les droits humains de toutes les personnes, sans tomber dans la polarisation.

Elle déplore que certains médias et leaders d’opinion utilisent la communauté trans comme bouc émissaire, détournant ainsi l’attention de problèmes urgents. À titre d’exemple, elle cite une enquête révélant que plus de 1,6 million de femmes ont été victimes de violences conjugales en Angleterre et au Pays de Galles en 2023-2024, et rappelle que 89 % des personnes poursuivies pour violences sexuelles sont des hommes.

« Oui, les femmes font face à de grands défis, mais ce ne sont pas les personnes trans qui en sont responsables. »

Un message d’espoir pour un avenir inclusif

Malgré un climat tendu, le collectif garde espoir en l’émergence d’un avenir plus solidaire et inclusif. Elle cite notamment des figures politiques comme Zohran Mamdani, maire de New York, et Zack Polanski, chef du parti vert britannique, comme des exemples de soutien actif et de lutte contre la désinformation.

« Ce sont deux alliés qui n’ont pas peur de dénoncer les abus et de s’opposer aux harceleurs », conclut-elle.

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