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Dyke-O-Rama 2025 : Trois jours de Célébration des Cultures Queer et Dyke à Genève

Dyke-O-Rama 2025
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Dyke-O-Rama 2025 : Trois jours de célébration des cultures queer et dyke à Genève

Un festival inclusif pour rendre visibles des identités marginalisées

Le festival Dyke-O-Rama fait son grand retour à Genève du 11 au 13 avril 2025 pour une nouvelle édition placée sous le signe de la diversité et de la célébration. Durant trois jours, un programme riche mêlant cinéma, lectures, fêtes, repas partagés et créations artistiques mettra à l’honneur les cultures dykes, gouinxes, trans et queer, encore trop souvent absentes de la scène culturelle traditionnelle.

L’origine de ce festival remonte à 2023, lors de la représentation de la pièce J.J. de Pauline L. Boulba et Aminata Labor au Théâtre de l’Usine. À cette occasion, les deux artistes ont invité des membres de la scène queer locale à participer, créant un espace festif inspiré des « dyke bars ». Le succès de cette initiative a conduit à la naissance de l’association Dyke-O-Rama, désireuse de prolonger cette dynamique de partage intergénérationnel autour d’héritages culturels queer.

Une démarche à la croisée du politique et du culturel

Au cœur de Dyke-O-Rama, une volonté affirmée : créer des espaces culturels pour les communautés marginalisées. Le terme « dyke », au-delà de son sens identitaire, s’inscrit selon le collectif dans une tradition politique et culturelle riche. « Le mot fait écho à des luttes anciennes et variées à travers le monde », précisent les organisateurices, soulignant que dans un climat marqué par la montée des idéologies conservatrices, ces espaces sont essentiels.

Le collectif souligne aussi que « la résurgence des discours sexistes, transphobes et racistes rend ces lieux de création d’autant plus nécessaires. » Dyke-O-Rama entend ainsi défendre une politique de visibilité et de résistance par la culture.

Une réponse au manque d’espaces communautaires à Genève

L’événement répond à une pénurie croissante de lieux queer à Genève. La fermeture en 2022 de la librairie-café Livresse, qui constituait un lieu de rassemblement pour les communautés queer et gouinxes, a laissé un vide important. « En dehors de nos cercles proches ou de certains lieux gays ou hétéros, les agressions restent fréquentes », déplore le collectif.

Des initiatives récentes comme les Baragouines ou la création du centre culturel le Kauri – dirigé par un collectif queer racisé – viennent combler en partie ce manque, tout comme le soutien d’institutions culturelles telles que le Théâtre de l’Usine ou le cinéma Spoutnik.


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Une programmation artistique riche et intersectionnelle

La programmation 2025 se veut fidèle à l’esprit intersectionnel du festival. Le vendredi s’ouvrira au Spoutnik avec une projection de courts-métrages de Chery Dunye, Alisa Lebow et Annette Kennerley, suivie d’un dîner au Kauri, puis de concerts de Gaouta et Enana. La soirée se poursuivra en musique avec DJ Gold Finger et questorange.

Le samedi mettra l’accent sur la littérature et les arts vivants : présentation du livre Sarahland, puis représentation de la pièce We Have Decided Not To Die de Louise Siffert au Théâtre de l’Usine. En soirée, retour au Spoutnik pour des performances et DJ sets de PussyR, Gorge Bataille, Nana Buluku et Athena.

Le dimanche, place à la poésie avec les dyko-poètes Juli Sando, Alex Gence et Nayansaku Mufwankolo, avant une ultime séance de courts-métrages pour clôturer cette édition.

Accessibilité et convivialité au cœur de l’événement

La quasi-totalité des événements sont proposés à prix libre, à l’exception des concerts au Kauri et de la pièce sur réservation. Le festival reste fidèle à une approche militante de la culture basée sur la solidarité, le plaisir et la joie collective. « Comme nous sommes un collectif bénévole, on fonctionne avant tout avec l’envie et la joie », résument les organisateurices.

Une joie qui, pour Dyke-O-Rama, est éminemment politique : une réponse collective, artistique et festive aux oppressions systémiques, par la mise en lumière de cultures trop souvent mises à l’écart.

Leur page Instagram pour plus d’infos : https://www.instagram.com/dyke_0_rama/