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Corée du Sud homoparentalité taboue malgré la crise démographique

Corée du Sud homoparentalité taboue malgré la crise démographique
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Corée du Sud homoparentalité taboue malgré la crise démographique

En Corée du Sud, l’homoparentalité reste taboue malgré la crise démographique

La Corée du Sud investit des sommes colossales dans des initiatives visant à inverser son taux de natalité déclinant. Cependant, lorsque Kim Kyu-jin et son conjoint de même sexe ont souhaité concevoir un enfant, ils ont été contraints de se rendre en Belgique.

En 2019, Mme Kim a contracté un mariage civil à New York, suivi d’une cérémonie à Séoul. Toutefois, la Corée du Sud ne reconnaissant pas les unions homosexuelles, elle est toujours officiellement considérée comme célibataire dans son pays d’origine.

Société conservatrice, une Corée du Sud homoparental taboue malgré la crise démographique

Lorsque le couple a exprimé le désir d’avoir un enfant, ils se sont heurtés à d’autres obstacles, l’adoption étant inaccessible aux célibataires et les banques de sperme étant exclusivement réservées aux couples hétérosexuels mariés.

Cela n’a pas dissuadé Kim Kyu-jin et Kim Sae-yeon (les deux épouses portent le même nom de famille par hasard). Après une fécondation in vitro grâce à une banque de sperme belge, Kyu-jin est actuellement enceinte de huit mois.

L’enfant naîtra en Corée du Sud, dans l’hôpital où Sae-yeon exerce en tant que médecin. Le couple a choisi de parler ouvertement pour sensibiliser la société à l’homoparentalité.

Société conservatrice Kyu-jin raconte qu’elle n’avait jamais envisagé d’avoir des enfants jusqu’à récemment, principalement parce qu’être lesbienne dans une société conservatrice comme la Corée du Sud « n’est pas aisé ».

Cependant, Kyu-jin et son épouse se sentent maintenant prêtes à assumer le rôle de parents, même si dans leur pays, elles ne peuvent légalement devenir mères toutes les deux.

« Cet enfant grandira avec des mères heureuses. Nous pensons qu’il y a de fortes chances que l’enfant soit également heureux », affirme Sae-yeon.

Le taux de natalité en Corée du Sud est de 0,78 enfant par femme, l’un des plus bas du monde. Le gouvernement a dépensé des milliards d’euros pour encourager ses citoyens à avoir plus de bébés, en vain. Les traitements contre la stérilité subventionnés, les allocations financières et la gratuité de la garde d’enfants ne sont accessibles qu’aux couples hétérosexuels mariés.

La politique officielle est le reflet des préjugés négatifs profondément ancrés contre la monoparentalité, selon les experts, qui soulignent que seulement 2,5 % des bébés sud-coréens en 2020 sont nés hors-mariage, contre environ 40 % en moyenne dans les pays développés de l’OCDE.

Critiques blessantes En Corée du Sud, les personnes qui tentent de devenir parents « en dehors du système conventionnel » sont confrontées à des flots de critiques blessantes, déplore Sae-yeon.

Des obstacles pratiques majeurs existent également. Sae-yeon n’aura pas l’autorité parentale, elle ne pourra pas prendre de congé maternité, ni être le représentant légal de l’enfant en cas d’urgence médicale par exemple.

L’idée d’avoir un enfant n’est venue à l’esprit de Kyu-jin que lorsqu’elle a travaillé quelque temps en France. Son patron français, apprenant qu’elle était lesbienne et mariée, lui a demandé si elle comptait fonder une famille.

« J’ai été prise au dépourvu. C’était une question si personnelle ! J’ai pensé que si les gens posaient ce genre de question lorsqu’ils rencontraient quelqu’un pour la première fois, c’est qu’il devait y avoir beaucoup de lesbiennes ayant des enfants » en France, raconte-t-elle.

La liste d’attente pour la fécondation in vitro étant trop longue en France, le couple s’est rendu en Belgique, où il a bénéficié d’un don de sperme anonyme.

En Corée du Sud, le couple a été traité d' »égoïste » pour avoir un enfant qui sera « à coup sûr » victime de discriminations en raison de la sexualité de ses parents. Kyu-jin et Sae-yeon affirment qu’elles envisageraient d’émigrer s’il s’avérait trop difficile d’élever leur bébé dans leur pays.

« Il y a beaucoup de personnes pleines de bonnes intentions qui s’inquiètent pour notre enfant, qui s’inquiètent de la souffrance (émotionnelle) qu’il subira », déclare Kyu-jin à l’AFP. « Mais si ces personnes au grand cœur pouvaient contribuer à rendre notre société un peu plus inclusive pour notre enfant, ces préoccupations n’auront plus lieu d’être ».

Même les grands-parents du bébé pourraient ne jamais faire connaissance avec le nouveau venu dans la famille. Les parents de Sae-yeon ne sont même pas venus à son mariage avec Kyu-jin en 2019.

« Nous avons tous essayé très fort. Mais (en fin de compte), cela n’a pas fonctionné », regrette-t-elle.

Sae-yeon espère que ses parents finiront par accepter sa relation avec Kyu-jin, et qu’ils verront leur petit-fils. « Je ne sais pas combien de temps aura passé d’ici là. Mais je pense que nous regretterons d’avoir manqué tant de moments heureux et amusants en cours de route ».

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