Agression homophobe Charleville-Mézières
Un homme attaqué après un concert dans la nuit du 21 au 22 juin
La célébration de la Fête de la musique a tourné au cauchemar pour Yohann, 36 ans, à Charleville-Mézières (Ardennes). Alors qu’il quittait un concert peu après 1 heure du matin, dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, il aurait été agressé dans le centre-ville, rue du Moulin, à proximité de la place Ducale. Portant un drapeau arc-en-ciel en soutien à la communauté LGBT+, il affirme avoir été violemment pris à partie.
Une agression brutale sur fond de tensions non verbalisées
Selon Yohann, l’attaque a été soudaine : « Ces brutes m’ont sauté dessus », témoigne-t-il peu après les faits. « Ça s’est passé très rapidement, avec beaucoup de brutalité. J’ai senti qu’on tirait sur le drapeau autour de mon cou. En me retournant, j’ai vu quelqu’un avec une haine intense dans les yeux, et il m’a frappé sans dire un mot. » Ses quatre amis présents sur place tentent d’intervenir, mais se retrouvent confrontés à une dizaine d’individus. Des échanges violents surviennent, sous le regard inactif des passants. Yohann s’en sort avec des blessures superficielles, tandis qu’un de ses amis doit être conduit aux urgences, d’où il ressort avec quatre points de suture au visage.
L’intervention des forces de l’ordre facilite la fuite
« Mes amis sont des artistes, pas des bagarreurs », déplore Yohann. « Quand cette bande est arrivée, on a cherché à fuir rapidement. » Il souligne l’importance de l’intervention policière, même si les agents ne semblent pas avoir saisi pleinement la nature du conflit. « L’usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule nous a permis de prendre la fuite », ajoute-t-il.
Un militant engagé, marqué par la peur
Militant des droits LGBT+, Yohann reconnaît ne pas avoir entendu d’insultes explicitement homophobes. Il reste néanmoins persuadé que le drapeau a motivé l’agression : « Je ne pense qu’à ça, à cette violence. En marchant dans les rues aujourd’hui, je regardais constamment derrière moi. J’étais en panique. C’est une sensation insupportable. »
Un appel à briser le silence face aux violences
Yohann veut désormais alerter l’opinion publique : « Ce dont j’ai peur, c’est qu’un jour ces agressions deviennent banalisées. Il faut en parler. Tous ceux qui ont peur ou honte, s’il faut témoigner à leur place, je le ferai. On ne peut plus laisser faire. »
Enquête en attente de plainte formelle
Contactée à ce sujet, la procureure de la République de Charleville-Mézières, Magalie Josse, a déclaré ne pas avoir reçu de plainte concernant ces faits. Elle précise ainsi ne pas être en mesure de commenter davantage à ce stade.