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Financement du Fonds Mondial Contre le VIH : la France absente, mais pas désengagée

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Financement du Fonds Mondial Contre le VIH
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Financement du Fonds Mondial Contre le VIH : la France absente, mais pas désengagée

Une absence remarquée, mais pas synonyme de retrait

Lors de la huitième conférence de reconstitution du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s’est tenue le 21 novembre en Afrique du Sud en marge du G20, l’absence d’Emmanuel Macron a suscité de nombreuses interrogations. En effet, alors que les États et partenaires privés y renouvellent leur engagement financier pour la période 2026-2028, la France n’a pas annoncé de contribution officielle. Cette situation ne résulte cependant pas d’un retrait du financement, mais d’un contexte politique particulier : sans budget voté, le gouvernement ne peut actuellement s’engager financièrement.

Des inquiétudes vives du côté des associations

Cette absence d’annonce a néanmoins provoqué une vive réaction des associations engagées dans la lutte contre le VIH. Dans un communiqué commun, plusieurs d’entre elles, dont Aides et Sidaction, ont accusé le président de « condamner des millions de malades » et de « saboter l’héritage français en santé mondiale ». Le texte évoque la responsabilité de la France, qui « prive près de 3 millions de personnes d’accès à un traitement antirétroviral » en ne prenant pas part immédiatement à l’effort de reconstitution. Ce reproche tranche avec l’engagement historique du pays : en 2019, la France avait contribué à hauteur de 1,6 milliard d’euros, devenant ainsi le deuxième bailleur mondial après les États-Unis.


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Une promesse d’engagement à venir

La situation politique actuelle, marquée par une Assemblée divisée après les élections législatives de 2024, empêche l’exécutif de prendre des engagements financiers pluriannuels. Selon une source diplomatique, « ce n’est qu’un report de l’annonce, qui aura lieu une fois les débats budgétaires terminés ». Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, présent à la conférence, n’a pas pu formuler d’engagement pour cette raison. Le Fonds mondial lui-même se veut rassurant.

Un objectif financier encore loin d’être atteint

Pour autant, la mobilisation financière reste en deçà de l’objectif fixé à 18 milliards de dollars. À ce jour, seuls 11,34 milliards ont été promis par les États et partenaires privés. Malgré le désengagement progressif des États-Unis sur les enjeux de santé mondiale depuis le retour de Donald Trump à la présidence, Washington a tout de même promis 4,6 milliards de dollars – une baisse par rapport aux 6 milliards annoncés lors de la précédente reconstitution, dont seulement 4 avaient été effectivement versés.

L’urgence de maintenir l’élan mondial contre le VIH

D’autres pays ont pris le relais dans l’effort de financement : l’Allemagne a promis 1 milliard d’euros (environ 1,15 milliard de dollars), le Royaume-Uni 850 millions de livres (environ 1,1 milliard de dollars), et le Canada 720 millions de dollars américains. Le pic de financement du Fonds mondial avait été atteint sur la période 2020-2022 avec 18,6 milliards promis, contre 12,2 milliards pour 2017-2019. Depuis, les contributions ont baissé, retombant à 11,7 milliards pour 2023-2025.

Dans un contexte où les avancées scientifiques, comme le développement de la PrEP injectable, permettent d’envisager une fin possible du VIH, la mobilisation financière et politique mondiale reste cruciale pour concrétiser cet espoir.

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