Harcèlement en ligne Barbara Butch quatre condamnations
Un verdict ferme rendu par le tribunal de Paris
Ce vendredi 21 novembre, le tribunal correctionnel de Paris a statué dans l’affaire de harcèlement en ligne visant la DJ Barbara Butch après sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, mise en scène par Thomas Jolly. La présidente du tribunal a rappelé qu’il s’agissait de « violences numériques massives qui s’exercent plus volontiers qu’elles sont dématérialisées ».
Quatre des cinq prévenus ont été condamnés : l’un d’eux, absent lors de l’audience, a reçu dix mois d’emprisonnement ferme, non aménageable, en raison d’« actes extrêmement graves ». Trois autres ont écopé de peines avec sursis, tandis que le cinquième a été relaxé, le tribunal estimant que les éléments constitutifs des faits n’étaient pas établis le concernant.
Pour comprendre le contexte dans lequel s’inscrit cette affaire, un précédent article revenait déjà sur leur comparution :
👉 JO 2024 : cinq hommes jugés à Paris pour le cyberharcèlement de Barbara Butch.
Des profils variés parmi les prévenus
Étudiant, père de famille ou encore aide‑soignant : les hommes présents à l’audience présentaient des profils ordinaires. Tous ont reconnu avoir envoyé les messages incriminés, tout en niant leur caractère harcelant ou menaçant. Plusieurs ont affirmé avoir été choqués par ce qu’ils percevaient comme une « parodie de la religion ».
Barbara Butch s’était produite aux platines dans le tableau intitulé Festivité, sur la passerelle Debilly au-dessus de la Seine, entourée notamment de drag queens et du chanteur Philippe Katerine, quasi nu et peint en bleu. La séquence avait déclenché une vague de réactions hostiles chez certains milieux conservateurs et d’extrême droite, persuadés d’y voir une représentation détournée de la Cène, malgré les démentis du directeur artistique Thomas Jolly.
Un impact psychologique lourd pour Barbara Butch
Lors de l’audience du 25 septembre, la DJ, figure militante lesbienne et engagée contre la grossophobie, avait confié avoir eu « juste envie de (s)’enterrer et de disparaître à ce moment-là » face à l’ampleur des attaques. Sa compagne, également visée par des menaces, avait témoigné des violences subies, dont des menaces de viol.
L’avocate de la DJ, Me Audrey Msellati, avait insisté sur les conséquences psychologiques durables : Barbara Butch a décrit l’apparition d’une agoraphobie, d’un psoriasis, ainsi que la prise d’antidépresseurs depuis les faits.
Un phénomène qui touche d’autres artistes des JO
Barbara Butch n’est pas la seule personnalité artistique de la cérémonie d’ouverture à avoir été la cible de harcèlement en ligne. En mai dernier, sept personnes avaient déjà été condamnées pour l’envoi de messages haineux à Thomas Jolly, confirmant l’ampleur du phénomène entourant l’événement olympique.






