Aller au contenu
Accueil » UK : Les Marches des Fiertés au Royaume-Uni Bannissent les Partis Politiques

UK : Les Marches des Fiertés au Royaume-Uni Bannissent les Partis Politiques

Marches des Fiertés Royaume-Uni Bannissent Partis Politiques
Rate this post

Les Marches des Fiertés Royaume-Uni Bannissent Partis Politiques

Une décision commune pour défendre les droits des personnes trans

Dans une prise de position inédite, les organisateurs de quatre des plus grandes Marches des Fiertés du Royaume-Uni — Birmingham Pride, Brighton Pride, Pride in London et Manchester Pride — ont annoncé leur décision d’interdire cette année la participation officielle de tous les partis politiques. Dans un communiqué conjoint publié lundi, ils affirment leur “solidarité sans équivoque avec notre communauté trans” face aux récents reculs des droits des personnes trans au Royaume-Uni.

Cette décision intervient en réponse directe à un arrêt controversé de la Cour suprême britannique, qui impose désormais la reconnaissance légale du “sexe biologique” assigné à la naissance, au détriment de l’identité de genre. Pour les organisateurs, ce jugement illustre “l’urgence d’agir concrètement en faveur des droits trans”.

Un rejet de l’inaction politique, au-delà des clivages

Les organisateurs précisent que cette exclusion ne relève pas d’un geste symbolique, mais d’un “appel direct à la responsabilité” adressé à tous les partis politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche. “Nous exigeons des engagements concrets et des progrès mesurables”, affirment-ils.

Sont ainsi concernés le Parti travailliste actuellement au pouvoir, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer — qui a récemment soutenu le jugement de la Cour suprême —, mais aussi les conservateurs, les libéraux-démocrates et autres formations politiques. La décision reflète une frustration croissante face à la persistance des discours anti-trans, qui ont perduré malgré le changement de majorité au gouvernement.


Lire aussi : UK : Droits Trans Menacés par la Cour Suprême


Des revendications claires en matière de droits trans

Dans leur déclaration, les organisateurs des Prides appellent à des réformes majeures, notamment :

  • La reconnaissance de protections complètes et juridiquement contraignantes pour les personnes trans dans le cadre de l’Equality Act britannique ;
  • Un accès rapide et respectueux aux soins médicaux d’affirmation de genre via le NHS ;
  • Une réforme du processus de délivrance des certificats de reconnaissance de genre (Gender Recognition Certificate) ;
  • Un financement pérenne pour les services dirigés par des personnes trans et les organisations de soutien.

“Ici, c’est le strict minimum. Moins que cela, ce n’est pas de la solidarité, c’est de l’abandon”, concluent-ils.

Un mouvement national en expansion

Cette déclaration s’inscrit dans une dynamique plus large de désaveu des partis politiques au sein des événements LGBTQ+ au Royaume-Uni. Le mois dernier, Witney Pride a annulé le parrainage du Parti travailliste et retiré son logo des supports de communication, dénonçant un échec manifeste du parti à défendre les droits des personnes trans et LGBTQIA+.

En Irlande du Nord, Belfast Pride, Foyle Pride, Causeway Pride et Mid and East Antrim Pride ont également exclu les partis soutenant le maintien de l’interdiction “indéfinie” des bloqueurs de puberté pour les jeunes trans.

En mai, au moins 141 organisations LGBTQ+ à travers le pays avaient cosigné une lettre ouverte, initiée par le Trans Safety Network, appelant les événements Pride à exclure les formations politiques des festivités tant que des actions concrètes ne seront pas entreprises.

Un appel urgent à la législation inclusive

Le Trans Safety Network a rappelé récemment que le gouvernement dispose du pouvoir d’instaurer des lois pour garantir aux personnes trans le droit de participer pleinement à la vie publique. “Chaque jour où un parti représenté au Parlement n’agit pas dans ce sens, il choisit de contribuer à la marginalisation des personnes trans”, déclare l’un de ses porte-parole.

Dans une réaction publiée après la décision de la Cour suprême, LGBT+ Labour, la branche LGBTQ+ officielle du Parti travailliste, s’est dite “profondément déçue” par l’arrêt. “Nous restons pleinement solidaires de nos membres trans et de la communauté au sens large”, ont-ils écrit, en s’engageant à “travailler de manière urgente avec le gouvernement et au sein du parti pour faire face aux conséquences de ce jugement”.

Étiquettes: