Un Bar LGBT Pris Pour Cible dans le Centre-ville de Bordeaux
Le bar Coco Loko, reconnu pour son ambiance accueillante envers la communauté LGBT, est confronté à des manifestations d’hostilité dans la métropole bordelaise. L’établissement subit des dégradations caractérisées par des graffitis injurieux et des lettres de menace depuis un certain temps. « Il y avait des inscriptions en lettres rouges sur les murs, c’était écrit « Dégagez les PD ! », témoigne le responsable du bar.
Attaques et Réactions
Le Coco Loko, un point de ralliement bien établi pour les LGBT à Bordeaux, fait face à des agressions verbales. Situé à proximité de la mairie, sur la rue Duffour Dubergier, le café a été victime de vandalisme et de menaces. « C’est une première depuis l’ouverture du bar il y a huit ans, ça n’était jamais arrivé », exprime avec indignation Julien Colonna, le gérant.
Julien Colonna fait état de menaces répétées, avec des messages haineux tels que « Nous ne voulons plus voir de PD dans ce quartier ». Il rapporte également des inscriptions diffamatoires découvertes mi-décembre, notamment « Dégagez les PD ! », sur les espaces communs de son commerce. Le soutien de l’organisation Stop Homophobie l’encourage dans sa décision de déposer plainte à plusieurs reprises pour ces agressions.
Escalade de la violence
Les hostilités ont débuté le 15 décembre, lorsque des graffitis injurieux furent apposés dans le vestibule et sur la boîte aux lettres de l’établissement, marquée « PD ». « Il y avait des inscriptions en lettres rouges sur les murs, c’était écrit « Dégagez les PD ! », ma boîte aux lettres avait aussi été vandalisée, c’était marqué « PD » dessus », relate Colonna. Malgré une première plainte, la situation s’est intensifiée, culminant avec la réception d’une lettre particulièrement menaçante le 23 février. « Là, j’ai vu que c’était beaucoup plus menaçant, j’ai commencé à me faire du souci pour mon équipe », partage-t-il.
Une communauté sous tension
La montée des menaces pèse lourdement sur l’ambiance du bar. « C’est de plus en plus menaçant », admet Colonna, préoccupé par la sécurité de son personnel et de son établissement. « C’est quand même incroyable qu’en 2024, ça arrive encore ! », s’étonne-t-il, déplorant le manque d’ouverture de certaines personnes.
La réaction ne s’est pas faite attendre sur les réseaux sociaux, où Colonna a sollicité l’intervention de la mairie de Bordeaux. « J’appelle la municipalité à lutter avec nous contre ces actes homophobes », plaide-t-il. En réponse, la mairie, représentée par Olivier Escots, responsable de la lutte contre les discriminations, exprime son inquiétude et son soutien à l’établissement.
Réponse municipale et contexte local
Olivier Escots reconnaît la gravité de la situation, qui n’est pas un cas isolé à Bordeaux. « C’est un phénomène inquiétant et récurrent », confirme-t-il, rappelant les incidents lors de la marche des Fiertés de 2022. La mairie attend une action judiciaire pour identifier et sanctionner les responsables, tout en précisant que le bar ne bénéficiera pas de mesures de surveillance spéciales, mais que la police municipale continuera ses patrouilles habituelles.