Retour sur la Fierté Berlin 2025
Un rassemblement massif pour célébrer l’amour et la diversité
Samedi, des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Berlin au rythme de la musique techno, dans une atmosphère de fête pour célébrer le Christopher Street Day (CSD). Sous un ciel gris mais sans pluie, les rues se sont colorées de drapeaux LGBT arc-en-ciel, de sourires et de messages d’amour, d’égalité et de solidarité.
Jessica Benitaz, venue de Miami, résume l’esprit de cette journée :
« La Fierté, c’est l’amour, l’unité, l’amitié. Nous sommes ici en paix, pour un jour meilleur. »
👉 Pour mieux comprendre cette célébration, consulte notre article sur l’origine du Christopher Street Day et son importance dans l’histoire LGBTQ+.
Un héritage historique fort
Le Christopher Street Day est bien plus qu’un simple défilé. Il commémore les émeutes de Stonewall de 1969, à New York, lorsque la communauté LGBTQ+ s’est soulevée face aux violences policières.
À Berlin, la marche a traversé les lieux emblématiques de la ville : la porte de Brandebourg, symbole de liberté, et Nollendorfplatz, berceau historique de la culture queer berlinoise.
Le premier CSD berlinois a eu lieu le 30 juin 1979, à Berlin-Ouest.
Une affluence record malgré les tensions
D’après Thomas Hoffmann, membre du comité exécutif du CSD, la foule de 2025 dépasse celle des années précédentes.
« Nous voulons défendre nos droits ensemble. »
Mais la fête n’était pas sans contrepoint : une contre-manifestation pro-palestinienne d’environ 30 à 50 personnes a dénoncé le silence du CSD sur le conflit israélo-palestinien, criant « No Pride in Genocide ».
Le drapeau arc-en-ciel au cœur des tensions politiques
La semaine précédant la marche, une polémique politique majeure a secoué l’Allemagne. Le chancelier Friedrich Merz (CDU) a refusé de hisser le drapeau arc-en-ciel sur le Reichstag, rompant avec une tradition instaurée depuis plus de dix ans.
Sa justification :
« Le Bundestag n’est pas un chapiteau de cirque. »
Des propos jugés choquants, surtout à la lumière de ses déclarations homophobes passées, notamment en 2020 lorsqu’il avait associé homosexualité et pédophilie.
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🛒 Voir le produitUne montée de l’homophobie préoccupante
Les tensions politiques s’accompagnent d’une hausse inquiétante des violences homophobes. En 2024, près de 1800 infractions ont été enregistrées, soit une augmentation de 18 %.
Nyke Slawik, porte-parole queer des écologistes, dénonce la stratégie politique du chancelier :
« Au lieu d’éteindre les flammes, Merz jette de l’huile sur le feu. »
Les écologistes ont d’ailleurs formé un drapeau arc-en-ciel humain dans l’hémicycle, en réaction au refus d’afficher les couleurs LGBTQ+.
Découvrez aussi : Les Plus Grand Drapeaux LGBT+ dans le Monde
Berlin, bastion historique et culturel du mouvement queer
Kai Wegner, maire conservateur de Berlin, a quant à lui pris position contre Merz, faisant hisser le drapeau au parlement régional.
Alfonso Pantisano, délégué aux questions queers, rappelle l’importance de la ville :
« Berlin est la capitale arc-en-ciel mondiale. »
La ville a été un sanctuaire queer dès les années 1920, avec plus de 200 bars LGBTQ+ recensés à l’époque. Cette scène a été anéantie par les nazis, qui ont persécuté les personnes LGBTQ+ dès les premières heures de leur régime.
« En Allemagne, nous savons comment tout finit quand on s’attaque aux homosexuels », alerte Thomas Hoffmann. « Le feu risque de se propager. »
👉 Pour mieux situer Berlin dans le paysage mondial, consulte notre article sur les meilleures destinations LGBT en Europe.
Plus jamais silencieux : un mot d’ordre clair
Face aux tentatives de faire reculer la visibilité queer, le CSD 2025 a adopté un mot d’ordre fort : « Plus jamais silencieux ».
C’est une réponse directe aux attaques politiques, à l’extrême droite montante, et à ceux qui voudraient faire reculer les avancées des droits LGBTQ+.
🏳️🌈 En résumé
- Berlin a célébré la Fierté 2025 avec une affluence record malgré les tensions politiques.
- Le refus d’arborer le drapeau arc-en-ciel au Reichstag a ravivé les débats sur l’homophobie en politique.
- La capitale allemande réaffirme son rôle historique et culturel dans la lutte LGBTQ+.
- Le mot d’ordre du CSD : « Plus jamais silencieux » face aux dérives réactionnaires.
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