Pourquoi l’hymne gay « YMCA » Donald Trump ?
Un choix surprenant pour une campagne conservatrice
Donald Trump vient de remporter une nouvelle fois la présidence des États-Unis. Tout au long de sa campagne, le milliardaire a de nouveau utilisé le tube « YMCA » des Village People, un groupe emblématique de la communauté LGBT, comme musique de fond lors de ses rassemblements, tout comme il l’avait fait en 2020. Étonnamment, ce morceau de disco, associé à la culture gay, est devenu l’un des hymnes de ses campagnes électorales, en dépit de son image conservatrice et de décisions prises par son administration qui ont suscité la colère de nombreux défenseurs des droits LGBT.
« YMCA » : de la jeunesse chrétienne à un symbole gay
Sortie en 1978, la chanson « YMCA » figure sur l’album Cruisin’ des Village People et a été co-écrite par Victor Willis, le chanteur souvent habillé en policier, et les producteurs français du groupe. Ce titre fait référence à la Young Men’s Christian Association, une organisation de jeunesse chrétienne, mais la chanson évoque aussi des lieux de rencontres pour homosexuels, devenant de facto un symbole de fierté gay pour le producteur Jacques Morali et bien d’autres. Les Village People, avec leurs personnages iconiques – du cow-boy au motard en passant par le policier – ont aidé à populariser cette image, conférant à « YMCA » un statut de manifeste joyeux et festif pour la communauté LGBT.
Lire aussi : Géorgie : opposition ferme à la loi LGBT
Trump et son attachement personnel à la chanson
Pour Trump, « YMCA » est avant tout une chanson dynamique et entraînante. Utilisée dès l’été 2020 dans ses rassemblements, elle revient en force alors qu’il reprend sa campagne après avoir vaincu le Covid-19. Dans plusieurs États clés comme la Floride, la Pennsylvanie et le Michigan, il utilise ce morceau pour galvaniser les foules, ajoutant même un « mouvement de danse signature » qui devient rapidement un incontournable de ses apparitions. Selon Dana Gorzelany-Mostak, professeure de musique, « YMCA » incarne pour lui « un morceau nostalgique, qui fédère, sans signification symbolique particulière ».
🇺🇸TRUMP'S VICTORY CELEBRATION
— X News Journal (@XNewsJournal) November 6, 2024
He wrapped up his victory speech with a playful dance for the crowd. #TrumpVictory pic.twitter.com/leA4rxRH2k
Les Village People opposés à l’usage de leur chanson
Ce choix musical, à la fois festif et provocateur, n’a pas plu aux Village People. En 2021, le groupe avait déjà demandé à Donald Trump de ne plus utiliser « YMCA » lors de ses meetings, sans succès. En parodiant leur propre chanson sur Saturday Night Live, ils ironisent : « You must pay us to use our song! » (Tu dois nous payer pour utiliser notre chanson !). Malgré ces protestations, Trump persiste, faisant de « YMCA » l’hymne de ses rassemblements, à la grande déception des membres du groupe.
Alors que le dépouillement des voix se poursuit, les partisans de Trump célèbrent déjà sa victoire dans une ambiance animée au son de « YMCA », assurant une nouvelle vie à ce tube emblématique, détourné de sa symbolique d’origine pour devenir un hymne de campagne inattendu.
- All
- ACTUALITES LGBT
L’Église de Norvège Présente ses Excuses à la Communauté LGBT+ pour des Décennies de Discrimination

Décès de Miss Major Griffin-Gracy Militante Trans et Figure LGBTQ+

Turquie : Vers une répression accrue des droits LGBTQ+ sous couvert de « protection de la famille »

Pourquoi les Couples Lesbiens Divorcent-ils plus que les Autres ? Une étude Finlandaise Lève le Voile

Quand la Mode S’émancipe des Podiums

Phoenix Queer devient une association pour renforcer la visibilité LGBT+ à Dieppe

Agression après une Soirée Drag à Angers : une enquête ouverte

Monaco : une élue plaide pour l’égalité parentale des couples de même sexe

Peaches, l’icône queer de l’électroclash célébrée dans un documentaire brûlant sur Arte

Vancouver S’excuse Auprès de la Communauté LGBT+ pour une Attraction Inspirée d’Harry Potter

Augmentation Actes Anti-LGBT+ en France : les signalements ont triplé depuis 2016

Golden Coast 2025 Rétrospective : rap, liberté et ouverture à Dijon
