Aller au contenu
Accueil » [Québec] Old Guys in Bed : Jean-Pierre Bergeron signe son premier long métrage

[Québec] Old Guys in Bed : Jean-Pierre Bergeron signe son premier long métrage

Old Guys in Bed Jean-Pierre Bergeron
Rate this post

Old Guys in Bed Jean-Pierre Bergeron signe son premier long métrage

Une première réalisation ambitieuse après des années d’attente

Connu depuis plusieurs décennies pour ses rôles marquants à la télévision et au cinéma, Jean-Pierre Bergeron franchit une nouvelle étape de sa carrière avec Old Guys in Bed, son tout premier long métrage. Treize ans après son court Alone with Mr. Carter, où figurait notamment Robert Naylor, Bergeron revient derrière la caméra pour explorer la réalité des relations homosexuelles entre hommes âgés à l’ère numérique. Le film, qui n’a pas encore de date de sortie officielle au Québec ou au Canada, fera sa première mondiale le 3 août prochain au Festival Fantasia.

Un projet né d’un besoin de création réaliste

Bergeron explique que la genèse de Old Guys in Bed vient d’un long processus d’attente et de déceptions. « Après le succès d’Alone with Mr. Carter, je croyais pouvoir rapidement obtenir un budget d’un million pour mon prochain film », confie-t-il. Mais l’expérience s’est étirée sur huit années, durant lesquelles il a tenté en vain de financer deux projets qui composeraient une trilogie. « J’étais fatigué d’être celui qui voulait faire son premier long métrage », avoue-t-il. C’est alors qu’il décide d’écrire un scénario pensé dès le départ pour être tourné avec peu de moyens, peu de personnages et des lieux restreints — tout en s’assurant d’aimer ce nouveau projet autant que les précédents.

Donner une voix aux aînés homosexuels

Le film s’inscrit dans une volonté claire de représenter une réalité souvent absente du grand écran. « Old Guys in Bed montre la vie très réelle de milliers de gais âgés à travers le monde, particulièrement dans leur vie en ligne, où il est difficile de faire confiance aux autres », souligne Bergeron. En mettant en lumière cette communauté marginalisée, il espère créer une œuvre authentique et nécessaire.

Des inspirations cinématographiques assumées

Parmi les influences revendiquées, Bergeron cite Sunday Bloody Sunday de John Schlesinger, film marquant où deux hommes adultes échangent un baiser à l’écran, hors du contexte pornographique. « C’est la première fois que je voyais ça. Alors je me suis dit : dans mon film, il faut que deux hommes âgés s’embrassent », explique-t-il. Il va encore plus loin en intégrant un plan prolongé sur le corps nu d’un homme âgé, qu’il considère comme un geste politique. « C’est ma revanche sur Roger Vadim, qui avait filmé Bardot de dos dans Et Dieu… créa la femme. Pourquoi ne pourrait-on pas faire pareil avec un homme âgé ? »

affiche film old guy  in bed
Affiche film old guy in bed

Une sortie du placard assumée et libératrice

Bergeron est revenu sur son coming out médiatique, qu’il a choisi de faire au moment où il lançait un film. « J’étais déjà sorti dans ma vie privée, mais je voulais le faire dans les médias en même temps que mon film sortait. » Il craignait que cela nuise à sa carrière d’acteur, notamment en limitant les rôles offerts. Pourtant, il constate que cela a plutôt élargi les opportunités : « J’ai joué une trans dans Complexe G, un vieux gai dans Faits divers… Mon casting s’est diversifié. »


Lire aussi : Représentation LGBT dans l’industrie Musicale


Une carrière d’acteur toujours bien active

En plus de réaliser, Bergeron continue de jouer. On le verra notamment dans La dernière communion, aux côtés de Guy Jodoin et Fayolle Jean, où il incarne un Frère défroqué à la recherche d’un amour de jeunesse. Il note d’ailleurs avec amusement l’inversion des rôles : « Moi, je joue un hétéro grincheux, alors que Guy Jodoin, que je connais comme hétéro, joue un gai. »

Un regard décomplexé sur la gérontophilie

Jamais à court de franchise, Jean-Pierre Bergeron aborde aussi son attirance pour les hommes âgés, souvent incomprise. « On m’a taquiné, on disait que mes partenaires risquaient une crise cardiaque ! » dit-il en riant. Mais il tient à déconstruire les stéréotypes : « Non, on ne recherche pas un père de substitution. Ce n’est pas une pathologie, c’est une préférence. » Une réflexion qu’il juge essentielle d’insérer dans son œuvre.


À noter : Old Guys in Bed sera projeté en première mondiale au Cinéma du Musée dans le cadre de la 29e édition du Festival Fantasia, le dimanche 3 août à 19h. Aucune date de sortie commerciale n’a encore été annoncée.

Les Dernières Actualités

Étiquettes: