Municipales 2026 sans transphobie
Des engagements pour les droits des personnes trans et queer
À l’approche des élections municipales des 15 et 22 mars 2026, plusieurs candidat·es s’unissent pour signer un manifeste publié dans le magazine têtu·. Leur objectif : améliorer concrètement la vie des personnes trans et, plus largement, des familles queer. Face à une montée des discours transphobes portés par la droite, l’extrême droite et des cercles masculinistes, ce rendez-vous électoral devient crucial pour les droits des personnes LGBTQIA+.
Le rôle déterminant des mairies dans l’évolution des droits
Bien que les maires ne légifèrent pas, ils ont un rôle clé dans l’application des lois et leur adaptation locale. L’histoire l’a montré à travers des moments décisifs comme les premiers PACS ou encore le mariage entre personnes de même sexe célébré à Bègles en 2004. Ces actions pionnières ont souvent précédé l’évolution du cadre légal national. En ce sens, les signataires du manifeste estiment que les mairies peuvent, à nouveau, être en première ligne pour faire progresser les droits des personnes trans et intersexes.
Mettre fin à la transphobie institutionnelle dans les services municipaux
Le manifeste dénonce la persistance d’une maltraitance administrative envers les personnes trans et intersexes. En 2026, dix ans après la loi ayant démédicalisé le changement de prénom ou de mention de genre, les candidat·es appellent à rendre la procédure plus fluide, fondée sur l’autodétermination, y compris pour les mineur·es selon leur maturité, et pour les personnes incarcérées ou marginalisées.
Ils s’engagent à traiter ces demandes conformément aux normes européennes, notamment le RGPD, la jurisprudence de la CJUE, et les recommandations du Conseil de l’Europe. Le terme « rectification de la mention du genre », utilisé par la CJUE, sera privilégié pour garantir un droit clair et respecté.
Garantir un service public égalitaire pour toutes les familles
Les signataires refusent que les parents trans soient encore confrontés à des obstacles pour faire reconnaître leur statut sur les documents officiels. Ils souhaitent une égalité de traitement pour toutes les familles, qu’elles soient homoparentales ou transparentales, avec des procédures simplifiées de reconnaissance de filiation, y compris dans les cas de PMA à l’étranger ou d’actes de naissance issus d’un autre pays.
Concernant les enfants intersexes, ils dénoncent les opérations médicales non nécessaires encore pratiquées. Les mairies adopteront des formulaires plus inclusifs, reconnaîtront les mentions de genre alternatives et informeront les familles sur la possibilité de différer la mention du sexe à la naissance, en s’alignant sur les bonnes pratiques internationales.
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Pour une égalité concrète dans chaque mairie
Les candidat·es souhaitent harmoniser les pratiques administratives locales avec les recommandations les plus avancées en matière de respect des identités et orientations sexuelles. Des plans d’action seront mis en œuvre dans les services municipaux pour lutter contre les discriminations dans le recrutement, le travail et l’accueil des usager·es.
Ils réaffirment leur soutien aux associations LGBTQIA+ et s’engagent à préserver leurs actions essentielles dans les territoires. Selon eux, c’est dans les mairies que doit se construire une égalité réelle et visible pour tou·tes, faisant de 2026 une nouvelle étape dans la lutte contre toutes les discriminations.
Liste des premiers signataires
Parmi les signataires figurent des élu·es et candidat·es issu·es de différentes sensibilités politiques :
- Emmanuel Grégoire (PS, Paris)
- David Belliard (Écologiste, Paris)
- Ian Brossat (PCF, Paris)
- Grégory Doucet (Écologiste, Lyon)
- François Piquemal (LFI, Toulouse)
- Ronan Loas (Horizons, Ploemeur)
- Michaël Delafosse (PS, Montpellier)
- Juliette Chesnel Le Roux (Écologiste – PS – PC, Nice)
- Nathalie Appéré (PS, Rennes)
- Nadège Azzaz (PS, Châtillon)
- Mathieu Hanotin (PS, Saint-Denis)
- Johanna Rolland (PS, Nantes)
- Léonore Moncond’huy (Écologiste, Poitiers)
- Régis Godec (Écologiste, Toulouse)
- Stéphane Baly (Écologiste, Lille)
- Katy Vuylsteker (Écologiste, Tourcoing)
- Claire Zytka-Taranto (Écologiste, Lomme)
- Simon Jamelin (Écologiste, Hellemmes)
- Pierre-Yves Bournazel (Horizons, Paris)
- Pierre Jakubowicz (Horizons, Strasbourg)






