Le Prix Gouincourt 2025 Littérature Lesbienne
Un clin d’œil audacieux au Goncourt
Ce n’est pas une erreur typographique : le prix Gouincourt (à prononcer « Gou-1-court ») vient bel et bien d’être lancé en cette rentrée littéraire. Ce nouveau prix, volontairement facétieux dans son nom, fait écho au célèbre Goncourt, avec l’ambition d’honorer un roman de littérature lesbienne francophone. Pour cette toute première édition, le jury a dévoilé une sélection d’une quinzaine d’ouvrages en lice.
Une initiative engagée et symbolique
Derrière cette création inédite, on retrouve Lauriane Nicol, fondatrice du média Lesbien raisonnable, et Alex Lachkar, chercheur spécialisé en littérature lesbienne contemporaine à l’université de Vienne. Ce prix, encore en quête de mécènes, se veut avant tout symbolique et bienveillant. « C’est un clin d’œil bienveillant et humoristique. Les lesbiennes ont une longue tradition à la fois du jeu de mots et de la réappropriation de l’insulte », confie Lauriane Nicol à Livres Hebdo. Le nom « Gouincourt » illustre donc cette dynamique de réappropriation culturelle, tout en marquant une volonté de visibilité.
Mettre en lumière des éditeurs alternatifs
Au-delà de l’aspect ludique, le prix Gouincourt cherche à valoriser des autrices publiées par des maisons d’édition indépendantes, souvent absentes des grands circuits des prix d’automne. « L’objectif est aussi de faire émerger des textes issus de plus “petites” maisons engagées », précise Nicol à ActuaLitté. Une façon de renouveler les perspectives dans un univers littéraire encore largement dominé par quelques éditeurs traditionnels.
Lire aussi : Roman LGBT : Notre sélection de livres à lire
Un jury engagé et diversifié
Le jury de cette première édition réunit plusieurs figures reconnues de la scène culturelle et littéraire : les autrices Meryem Alqamar, Lauren Delphe, Virginie Despentes, Joëlle Sambi, l’écrivain·e Al Baylac, mais aussi l’historienne Elisabeth Lebovici, la comédienne Anna Mouglalis, l’éditrice Mélie Chen, la libraire Olivia Sanchez, ainsi que la bookfluenceuse Lou Edin. Une composition reflétant une diversité de parcours et de sensibilités, à l’image de la littérature que le prix entend promouvoir.
Une ouverture à toute la francophonie
Le prix s’adresse à l’ensemble des œuvres francophones publiées en 2025, pas uniquement françaises. Un choix délibéré pour éviter une sélection limitée à des profils « d’auteur.ices blanc.hes, cis, valides », comme le souligne Lesbien raisonnable sur son compte Instagram. Dans un contexte où les discriminations systémiques – qu’elles soient raciales, liées à l’identité de genre ou au handicap – demeurent prégnantes, le prix Gouincourt souhaite faire émerger d’autres voix, trop souvent marginalisées dans le paysage littéraire actuel.