Golden Coast 2025
Chaque année, les festivals façonnent un peu plus la carte culturelle de la France. En 2025, c’est Dijon qui s’impose comme capitale du rap et de la fête avec Golden Coast, un événement d’envergure qui allie musique, créativité et ouverture.
Mais derrière les basses puissantes et les refrains scandés, une question émerge : quelle place la diversité et la communauté queer trouvent-elles dans ces grands rassemblements musicaux ?
Entre énergie brute et moments de partage, Golden Coast 2025 marque une étape dans la quête d’un espace musical plus inclusif.
🎶 Golden Coast 2025 : le grand rendez-vous rap de Dijon
Le festival Golden Coast 2025 s’est tenu du 5 au 7 septembre au Parc de la Combe à la Serpent, un écrin naturel aux portes de Dijon. En seulement trois éditions, l’événement s’est imposé comme l’un des plus gros festivals rap de France, avec une programmation XXL et une scénographie digne des grandes scènes internationales.
Sur trois jours, des artistes emblématiques se sont succédé : IAM, Gazo, Bigflo & Oli, SDM, MC Solaar, Zola, Dinos, Shay, Ninho, et bien d’autres. Un line-up impressionnant, combinant légendes du rap français et nouvelle vague urbaine, confirmant la volonté du festival de réunir toutes les générations autour d’une même culture.
L’ambiance ? Explosive.
Sous le soleil (et parfois la pluie), plus de 60 000 festivaliers ont foulé la pelouse du parc, transformant Dijon en une vraie Golden Coast à la française — vibrante, populaire et ouverte sur le monde.

🧭 Un concept audacieux : le rap comme langage universel
Derrière Golden Coast, il y a une conviction : le rap n’est pas qu’une musique, c’est un moyen d’expression.
Les fondateurs du festival, issus de la scène urbaine indépendante, ont imaginé un lieu où toutes les voix du hip-hop pourraient s’exprimer : old school, trap, drill, afro, RnB ou rap conscient.
Mais en 2025, cette vision prend une autre dimension : le festival assume une ouverture à la diversité, tant dans les styles que dans les publics.
Entre un concert de Népal hommage, la performance électrisante de Shay, et les sets énergiques des DJ féminines et non-binaires invité·es sur la scène secondaire, Golden Coast s’ouvre à d’autres identités artistiques.
“Ce qu’on veut, c’est que tout le monde se sente à sa place ici — qu’importe ton genre, ta couleur ou ton orientation”, a expliqué un membre de l’organisation à la presse locale.
Une déclaration qui, à l’échelle d’un festival rap, est loin d’être anodine.
🌈 La diversité au cœur du public
Ce qui frappe à Golden Coast 2025, ce n’est pas seulement la qualité du son ou des lights : c’est la variété du public.
Adolescents passionnés de drill, trentenaires nostalgiques d’IAM, familles venues pour Bigflo & Oli, mais aussi nombreux festivaliers queer et alliés qui profitent du festival sans se sentir marginalisés.
Les drapeaux arc-en-ciel visibles dans la foule ne sont plus un acte militant : ils sont une évidence joyeuse.
Certains festivaliers ont même décrit l’événement comme “l’un des rares festivals rap où tu peux danser sans te sentir jugé·e”.
Le mélange est authentique, naturel, presque spontané.
Si les organisateurs n’ont pas encore intégré un espace safe officiel (comme le font We Love Green ou Dour), plusieurs associations locales ont tenu des stands d’information sur la prévention, le consentement et l’inclusivité.
Un pas important pour un festival centré sur un genre longtemps perçu comme macho ou excluant.
🏳️🌈 Rap et inclusion : une mutation nécessaire
Parler de diversité dans le rap n’est plus un tabou, mais un enjeu générationnel.
Longtemps, la scène hip-hop a été critiquée pour ses clichés virilistes et son manque d’ouverture.
Mais de nouveaux artistes queer, non-binaires ou simplement alliés changent la donne.
En France, des noms comme Lala &ce, Kalika, Zed Yun Pavarotti, ou encore Lean Chihiro revendiquent des identités plurielles et bousculent les codes.
Golden Coast 2025 leur donne une visibilité indirecte en programmant des artistes qui, sans forcément s’afficher militants, ouvrent la voie à une génération sans étiquette.
Dans les allées du festival, on entend des discussions sur la représentation LGBTQ+ dans le rap.
Des fans se rencontrent, échangent leurs playlists queer-friendly, et affirment une idée : le hip-hop peut être un espace de liberté, pas d’exclusion.
💬 Des témoignages sincères : “Ici, on se sent libre”
Camille, 24 ans, venue de Lyon :
“Je suis lesbienne et passionnée de rap, mais souvent dans les festivals, je sens un regard lourd ou des remarques. Ici, rien de tout ça. On danse, on rit, on partage. Golden Coast, c’est la preuve qu’on peut aimer le hip-hop sans avoir à cacher qui on est.”
Khalil, 29 ans, bénévole sur le site :
“Cette année, j’ai remarqué plus de diversité dans le staff, les techniciens, les bénévoles. Ce n’est pas encore parfait, mais on avance. Et puis voir des couples queer dans la foule, ça fait plaisir.”
Ces paroles traduisent un ressenti fort : Golden Coast 2025 a réussi à créer une bulle de bienveillance, au milieu d’un univers parfois stéréotypé.
🎤 Une programmation équilibrée : du mainstream à l’underground
L’autre force du festival réside dans sa programmation audacieuse.
Entre les grands noms et les découvertes, Golden Coast 2025 a su équilibrer les énergies.
Le vendredi soir a mis la scène marseillaise à l’honneur : IAM, Alonzo, SCH, dans une communion transgénérationnelle.
Le samedi, place à la jeunesse : Zola, Ninho, Shay, et les DJs émergents du collectif Nuits Blanches, qui ont proposé un set queer-friendly en fin de soirée.
Enfin, le dimanche a offert une clôture lumineuse avec Bigflo & Oli et un feu d’artifice sur fond de beats.
Mais au-delà des têtes d’affiche, les scènes secondaires ont accueilli des artistes indépendants et alternatifs : rappeuses underground, DJ queer, et collectifs inclusifs venus de toute la France.
Ces moments plus intimes, souvent en marge du show principal, ont donné une dimension humaine et artistique au festival.
💡 Dijon, nouvelle capitale culturelle du rap
Dijon n’était pas prédestinée à devenir une place forte du rap.
Pourtant, la ville a su transformer son image : entre gastronomie, patrimoine et street culture, elle combine désormais tradition et modernité.
Le choix de Dijon pour Golden Coast n’est pas anodin : situé au cœur de la Bourgogne, le site de la Combe à la Serpent offre un cadre verdoyant, accessible et propice à une expérience immersive.
Les retombées locales sont considérables :
- +25 % de réservations hôtelières sur le week-end,
- des commerces de centre-ville en forte affluence,
- et une scène locale qui gagne en visibilité.
Plusieurs artistes de Dijon et de la région Bourgogne-Franche-Comté ont pu se produire en première partie ou sur les scènes émergentes, créant un pont entre rap mainstream et culture indépendante.
♻️ Une conscience écologique et sociale en progression
Golden Coast 2025 ne se limite pas à la musique : le festival s’engage aussi sur des enjeux environnementaux et sociaux.
L’organisation a mis en place :
- des toilettes sèches,
- des zones de tri,
- un partenariat avec des associations locales pour la réduction des déchets,
- et des transports collectifs renforcés pour limiter l’impact carbone.
Sur le plan social, plusieurs stands associatifs ont sensibilisé les visiteurs au consentement, à la prévention des violences sexistes et sexuelles, et à la diversité culturelle.
Ce n’est pas encore un modèle de “safe festival”, mais Golden Coast 2025 pose les bases d’un événement plus responsable et inclusif.
Lire aussi : Festivals D’art Queer 2025 : Calendrier Mondial
💫 Le futur des festivals rap : vers plus d’inclusion
Golden Coast 2025 prouve qu’il est possible de concilier culture urbaine, exigence artistique et ouverture d’esprit.
Le festival ne revendique pas une étiquette “queer” ou “militante”, mais il montre qu’un espace culturel peut évoluer naturellement vers plus de tolérance et d’équité.
Cette transformation est cruciale pour les années à venir.
À mesure que les festivals s’adaptent à une génération plus consciente et diversifiée, la question n’est plus “doit-on inclure les publics LGBT+ ?”, mais “comment mieux les accueillir ?”
Et c’est là que Golden Coast 2025 tire son épingle du jeu : en privilégiant la liberté, le respect et la mixité sans en faire une opération de communication.
💬 Une note personnelle
En arpentant les allées du festival, on sent que la culture rap est en pleine mutation.
Les stéréotypes s’effritent, les visages changent, les voix se libèrent.
Golden Coast 2025 en est le reflet : un lieu où l’on vient pour la musique, mais d’où l’on repart avec une impression de communion sincère.
Dans un monde encore traversé par les discriminations, voir un festival de rap français accueillir tous les publics sans distinction, c’est bien plus qu’un progrès : c’est un signe d’espoir.
🧾 Conclusion : Golden Coast, un souffle nouveau pour la scène française
Golden Coast 2025 n’est pas qu’un festival : c’est un symbole d’évolution.
En réunissant des artistes de tous horizons et des publics de toutes identités, il prouve que la musique urbaine peut être un terrain d’unité et de liberté.
Dijon, le temps d’un week-end, est devenue la capitale du rap et de la tolérance.
Et si Golden Coast continue sur cette lancée, il pourrait bien devenir le modèle du festival inclusif et engagé que la France attendait.