Films Berlinale 2025
Présidé par Todd Haynes, le jury de la 75e édition du Festival international du film de Berlin a choisi de récompenser l’œuvre norvégienne Dreams de Dag Johan Haugerud, une poignante histoire d’amour lesbienne. Mais ce n’était pas la seule pépite queer dénichée cette année à la Berlinale.
Une représentation queer variée et captivante
Si le cinéma LGBTQ+ a été un peu moins présent que lors des éditions précédentes, les films projetés cette année ont brillé par leur diversité et leur force narrative. Sous la présidence de Todd Haynes, réalisateur emblématique du cinéma queer (Carol), l’Ours d’or a été attribué à Dreams, qui dépeint l’éveil sentimental d’une adolescente envers sa professeure de français. Par ailleurs, le Teddy Award du meilleur film LGBTQ+ a été remis à Lesbian Space Princess, une audacieuse aventure animée australienne. Découvrons ensemble six œuvres qui ont marqué cette Berlinale 2025.
Dreams de Dag Johan Haugerud (Norvège)
Dernier volet d’une trilogie initiée avec Sex et Love, ce drame introspectif suit Johanne, 17 ans, qui tombe sous le charme de sa professeure de français. Le film se distingue par sa mise en scène sensible et son exploration des désirs adolescents à travers le journal intime de l’héroïne. L’œuvre révèle des dynamiques familiales complexes, notamment via les interactions entre Johanne, sa mère et sa grand-mère, et offre une réflexion profonde sur les différentes perceptions de l’amour et du désir.
Lesbian Space Princess d’Emma Hough Hobbs et Leela Varghese (Australie)
Ce film d’animation, récompensé du Teddy Award, nous plonge dans un univers cosmique déjanté. Saira, princesse de la planète Clitopolis, peine à se remettre d’une rupture amoureuse. Lorsque son ex est capturée par les « Straight White Maliens », Saira se lance dans une mission rocambolesque pour la sauver. Porté par un humour grinçant et une esthétique psychédélique, ce film illustre avec panache les déconvenues sentimentales dans un univers queer décomplexé.
Peter Hujar’s Day d’Ira Sachs (USA)
Inspiré d’une véritable interview du photographe Peter Hujar, ce huis clos fascinant se déroule en 1974, au cœur de New York. Avec Ben Whishaw et Rebecca Hall en têtes d’affiche, le film retrace une journée de réflexion et de confessions, entre art, quête de reconnaissance et expérience de la vie gay dans les années 70. Une mise en scène minimaliste et élégante qui transforme cette simple conversation en un portrait poignant.
Night Stage de Marcio Reolon et Filipe Matzembacher (Brésil)
Dans un contexte de compétition théâtrale, Night Stage met en lumière une intense rivalité entre Matias et Fabio, tous deux aspirants comédiens. Mais l’arrivée de Rafael, jeune politicien ambitieux, bouleverse la dynamique et déchaîne une passion interdite. Entre ambition et désir, ce thriller érotique déconstruit les tabous et explore le fétichisme du sexe en espace public, démontrant un regard queer sans compromis.
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Queerpanorama de Jun Li (Hong Kong)
Filmé en noir et blanc, Queerpanorama suit un protagoniste anonyme à travers une série de rencontres Grindr dans Hong Kong. Chaque épisode est une exploration de l’intimité et de l’identité, où le héros change de personnalité à chaque interaction. Un film qui rappelle les classiques du cinéma indépendant des années 90 tout en capturant la réalité contemporaine des applications de rencontre.
Sandbag Dam de Čejen Černic Čanak (Croatie)
Un drame subtil où les non-dits en disent long. Après des années de séparation, Marko et Slaven se retrouvent dans leur village natal. La tension entre eux, alimentée par des regards et des duels de bras de fer, en dit plus que n’importe quel flashback. Avec une mise en scène minimaliste, ce film préfère suggérer plutôt que montrer, rendant chaque échange chargé d’une intensité brute et émouvante.
Une Berlinale 2025 marquée par des récits authentiques
Cette 75e Berlinale a prouvé une fois encore que le cinéma queer sait se réinventer en explorant de nouveaux territoires narratifs. Entre animations futuristes, drames intimistes et thrillers sensuels, ces films illustrent la richesse et la créativité du cinéma LGBTQ+ contemporain. Un festival qui continue d’offrir une tribune essentielle à des récits décomplexés et poignants.