Une soirée éclatante au cœur d’un Paris en tension
Le 10 septembre, la Salle Pleyel à Paris a été le théâtre d’un événement spectaculaire : la première de la tournée Drag Race France All Stars – Royal Tour. Tandis qu’à l’extérieur, la capitale vibrait au rythme des manifestations et des klaxons, l’intérieur résonnait de talons aiguilles et de refrains disco. Un contraste saisissant entre agitation sociale et célébration queer, où l’art drag a affirmé, une fois encore, sa portée politique.
Le grand retour des icônes du drag français
Cette édition All Stars réunit les figures emblématiques des trois premières saisons françaises : Big Bertha, Soa de Muse, Moon, Kam Hugh, Punani, Elips, Mami Watta, entre autres. Sur scène, elles incarnent un condensé flamboyant de la culture drag, mêlant inspirations du cabaret parisien, esthétique ballroom et tenues dignes des podiums haute couture. Les performances s’enchaînent avec précision et énergie, entre chorégraphies millimétrées, perruques vertigineuses et costumes éclatants. Les lip-syncs sur des morceaux comme “French Cake” ou “Oui oui j’adore” – véritables hymnes de la saison – ont été repris en chœur par un public conquis.
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Une bande-son festive et fédératrice
La soirée a également brillé par sa bande-son, entre clins d’œil rétro et rythmes contemporains. Des mash-ups de classiques comme “Supernature”, “Gimme! Gimme! Gimme!” ou “Survivor” ont côtoyé des tubes pop récents qui ont marqué l’été. Mention spéciale à un remix inédit de Mylène Farmer, qui a déclenché une ovation dans la salle. L’ambiance rappelait celle des meilleures nuits queer, mais dans le cadre sophistiqué de la Salle Pleyel – un mélange audacieux d’underground et d’élégance.
Une parenthèse d’émotion et de mémoire
Au cœur de cette effervescence, un moment de recueillement a suspendu le temps. Nicky Doll, maîtresse de cérémonie impeccable, a rendu un hommage poignant à Caroline Grandjean, directrice d’école victime de lesbophobie, disparue récemment. Dans le silence soudain, l’émotion était palpable. Un rappel fort que le drag n’est pas seulement un art de scène, mais aussi une forme de résistance et d’affirmation identitaire. Ce soir-là, on riait, on chantait, mais surtout, on se souvenait et on résistait.
Une tournée à ne pas manquer
Drag Race France All Stars réussit l’exploit d’allier grand spectacle et esprit des origines du drag. C’est flamboyant, engagé, impertinent – et absolument essentiel. La tournée « Royal Tour » se poursuit dans plusieurs villes : Nantes (20 septembre), Lille (18 septembre), Lyon (25 septembre), Marseille (9 octobre) et Toulouse (11 octobre). Avis aux amateurs : préparez vos paillettes et vos stilettos, les billets partent rapidement.