Délice D’orge J Rouen insultes transphobes
Des propos haineux ciblent Délice D’orge J sur les réseaux sociaux
Depuis l’annonce de sa participation à un meeting de La France insoumise à Rouen, la drag-queen rouennaise Délice D’orge J fait face à une vague d’insultes et de menaces, comme le rapporte ICI Normandie. À la suite de la publication de l’événement sur les réseaux sociaux du parti, les commentaires ont rapidement dérapé, devenant des attaques virulentes à caractère homophobe et transphobe. Parmi les propos relevés, on lit : « détraqué », « dépravé », « malade mental », « travelo ».
Une condamnation ferme de la part du candidat LFI
Face à cette montée de haine, Maxime Da Silva, candidat LFI aux élections municipales à Rouen, a diffusé une vidéo pour dénoncer ce qu’il qualifie de « haine homophobe et transphobe ». Il s’est également exprimé sur les menaces reçues par la performeuse. Interrogée par ICI Normandie, Délice D’orge J confie avoir été d’abord étonnée par l’ampleur des attaques, mais profondément choquée lorsqu’elles ont pris la tournure de menaces physiques : « Les insultes, honnêtement, je laisse glisser. Mais quand j’ai vu les menaces, là j’ai paniqué. Je ne m’y attendais pas. Certains parlaient de me jeter des œufs, d’autres disaient qu’ils m’attendraient à la fin pour me tabasser… »
Un spectacle maintenu malgré la tension
Malgré ces intimidations, l’artiste a tenu à maintenir sa performance lors du meeting du 10 décembre dernier. L’événement, organisé en plein air, a bénéficié d’un renforcement de la sécurité grâce à la mobilisation de bénévoles et de membres du parti. Délice D’orge J a affirmé avec détermination : « Je serai à l’heure pour performer, malgré tout. »
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Une confusion persistante entre drag et transidentité
Dans ses différentes prises de parole, la drag-queen souligne l’ignorance qui entoure encore sa pratique artistique. « On voit quelqu’un qui se met en femme, alors on pense qu’on est transgenre. Et tout de suite, ils basculent dans les insultes transphobes. C’est toute la communauté LGBT qui prend. Pourtant, c’est juste de la scène, du spectacle, du fun. » Sur France 3 Normandie, elle réaffirme : « Je suis un homme qui fait du spectacle, avec du maquillage, des belles robes et des perruques. Je ne suis pas transgenre. » Elle précise également que son nom de scène relève de l’humour et du jeu : « C’est un jeu, de l’humour. Rien de choquant derrière. »
Une attaque aux multiples dimensions : LGBTphobie et islamophobie
Le candidat LFI Maxime Da Silva a également dénoncé une autre facette de ces attaques : une islamophobie sous-jacente. Il explique que certains commentaires supposaient que les habitants des quartiers populaires ou les personnes perçues comme musulmanes seraient opposés à un spectacle drag, une idée qu’il juge absurde : « Ces commentaires sont aussi basés sur une islamophobie crasse (…) alors que tout ça n’a aucun sens. »
Une réalité inquiétante pour les artistes queer
Comme le rappelle ICI Normandie, cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large où les artistes queer restent exposés à des violences, à l’image de la DJ Barbara Butch également ciblée à Rouen récemment. En réponse à cette situation, La France insoumise envisage de porter plainte pour faire face à ces comportements haineux.
Cette affaire met en lumière l’urgence de renforcer la lutte contre les discours LGBTphobes, tant dans les espaces publics que sur les plateformes numériques.
Photo source : https://www.instagram.com/delice_dorge.j/






