Quatre corps dans la Seine : la piste glaçante d’un tueur en série homophobe à Choisy-le-Roi
Une enquête centrée sur un suspect au profil radicalisé
Les corps de quatre hommes repêchés mi-août dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) ont conduit les enquêteurs sur la trace d’un homme de 24 ans, Monji H., de nationalité tunisienne. Arrivé en France il y a trois ans, sous une fausse identité algérienne, l’individu est soupçonné d’avoir commis ces meurtres en raison de l’orientation sexuelle réelle ou supposée de ses victimes. Selon Le Parisien, Monji H. pratiquerait un islam rigoriste proche du salafisme, ce qui pourrait avoir motivé son passage à l’acte.
Au terme d’une garde à vue de 96 heures au cours de laquelle il a exercé son droit au silence, il a été mis en examen dimanche 24 août pour « meurtres en concours », avant d’être placé en détention provisoire. Son avocat, Me Antoine Ory, a déclaré : « Mon client a fait usage de son droit au silence lors de sa garde à vue et devant le magistrat instructeur. Il s’expliquera ultérieurement lors de l’information judiciaire. » Un second individu, également interpellé, a été libéré sans poursuites.
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Les victimes : profils variés, mais des liens apparents
Le parquet de Créteil a confirmé l’identité des quatre victimes : Frantz, un Français de 48 ans domicilié à Créteil, Sami, un jeune Algérien de 21 ans résidant à Choisy-le-Roi, et deux hommes sans domicile fixe, Abdellah (Algérien, 21 ans) et Amir (Tunisien, 26 ans). Les corps ont été retrouvés non loin d’un squat dans lequel vivait le suspect depuis environ huit mois.
La première victime identifiée est Frantz, disparu le 11 août. Il aurait été aperçu dans un lieu de cruising connu en bord de Seine à Choisy-le-Roi. Selon Le Parisien, de l’ADN de Monji H. a été retrouvé sur le pantalon de la victime, décédée par strangulation. Des traces de sperme, non identifiées, ont également été relevées. Un autre cadavre présentait des signes similaires de violence et d’étranglement, tandis que l’état de décomposition avancé des deux autres corps complique les analyses médico-légales. Le Monde indique que deux des victimes ont été retrouvées avec le pantalon baissé, dont Frantz.
Des indices matériels et numériques accablants
Les enquêteurs ont établi des connexions directes entre le suspect et les victimes. Abdellah, porté disparu depuis le 26 juillet, fréquentait un centre Emmaüs où il avait été photographié en compagnie de Monji H. Le lendemain de sa disparition, le suspect aurait utilisé sa carte SIM. Amir, disparu cinq jours plus tard, partageait le squat avec lui. Des transactions effectuées avec sa carte bancaire dans une boucherie proche du squat renforcent les soupçons. Des échanges de SMS montrent par ailleurs une relation de proximité : Amir appelait Monji « bébé ».
Sami, quant à lui, a disparu le 4 août. D’après les déclarations d’un proche, il aurait interrompu brutalement une conversation téléphonique après avoir prononcé : « Oh pardon monsieur ». Ses papiers d’identité, tout comme ceux d’Abdellah, ont été retrouvés en possession de Monji H. lors d’un contrôle inopiné dans son squat.