Une comédie musicale revisitée au cœur des Champs-Élysées
Le Théâtre du Lido, situé au 116 bis de la prestigieuse avenue des Champs-Élysées, réinvente l’hiver parisien avec une version éblouissante des Demoiselles de Rochefort. Inspirée du film culte de Jacques Demy, cette nouvelle adaptation, mise en scène par Gilles Rico, s’appuie sur les compositions emblématiques de Michel Legrand. Le spectacle, lancé récemment, connaît déjà un tel succès qu’il est prolongé jusqu’au printemps 2026. Depuis sa transformation en 2022 en théâtre de comédie musicale sous l’impulsion du groupe Accor, l’ancien cabaret s’impose comme un haut lieu culturel, offrant des productions ambitieuses et raffinées.
Jean-Luc Choplin, président et directeur artistique du Lido, boucle ainsi une trilogie dédiée à Jacques Demy. Après Les Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Châtelet en 2015, puis Peau d’Âne au Théâtre Marigny en 2018, ce troisième opus parachève un hommage vibrant au réalisateur français. Fidèle à son héritage de dîners-spectacles, le Lido propose une expérience immersive : le public, installé confortablement dans des fauteuils élégants, un verre à la main, est transporté dans l’univers de Rochefort. Grâce à des décors mobiles ingénieux, les scènes mythiques – l’appartement des Demoiselles, le bar d’Yvonne, la Galerie Lancien – prennent vie sous les yeux des spectateurs.
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Une fusion entre l’univers de Demy et l’esprit de Broadway
Portée par une distribution talentueuse, la comédie musicale mêle les univers de l’opéra, du jazz et du théâtre musical. Les artistes redonnent souffle à la bande originale de Michel Legrand, dont les mélodies restent ancrées dans la mémoire collective – « Mi fa sol la mi ré… » résonne spontanément dans la salle. L’orchestre, bien que dissimulé derrière un voile translucide, reste visible pour les plus attentifs, dévoilant musiciens et instruments qui animent le spectacle en direct.
La chorégraphe Joanna Goodwin insuffle une énergie dynamique à l’ensemble, intégrant claquettes et mouvements inspirés des grands classiques du genre, rendant hommage à l’esprit de Gene Kelly, bien qu’absent de la scène. En arrière-plan, un écran LED remplace les décors pastel du film original, rappelant subtilement l’influence des comédies musicales de Broadway sur l’œuvre de Demy.
Seul petit bémol : l’usage de perruques synthétiques, jugé en décalage avec les standards parisiens, où la scène drag regorge de créateurs de perruques de haute qualité. Mais cette réserve n’entame en rien l’enthousiasme général. Le charme opère, et les spectateurs se laissent emporter avec émotion par les destins croisés de Solange, Delphine, Andy et Maxence. Les deux heures de spectacle filent à toute allure, laissant une irrésistible envie de bis.
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