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Chantage Homophobe : Le maire de Saint-Étienne condamné à de la prison ferme

Chantage homophobe maire de Saint-Étienne condamné à de la prison ferme
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Chantage homophobe maire de Saint-Étienne condamné à de la prison ferme

Une condamnation lourde pour des faits de chantage à caractère homophobe

Le tribunal correctionnel de Lyon a rendu son verdict ce lundi 1er décembre dans l’affaire de chantage impliquant le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (UDI). Reconnu « entièrement coupable », l’élu a été condamné à cinq ans de prison, dont quatre ans ferme, ainsi qu’à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, entraînant la perte immédiate de ses fonctions de maire. Les juges ont qualifié les faits d’une « extrême gravité », insistant sur l’importance du devoir d’exemplarité des élus.

L’affaire remonte à 2015, lorsque Gilles Artigues, ancien premier adjoint, a été piégé dans une mise en scène filmée à son insu dans une chambre d’hôtel avec un homme présenté comme un prostitué. La vidéo avait ensuite été utilisée pour exercer un chantage homophobe visant à le discréditer et le faire renoncer à ses ambitions politiques. Bien que Gaël Perdriau ait constamment nié les accusations, les témoignages de ses co-prévenus, le désignant comme l’instigateur du complot, ont été déterminants dans la décision du tribunal.

Une incarcération prochaine malgré les dénégations

Malgré cette condamnation, l’avocat de Gaël Perdriau a dénoncé une décision d’une « sévérité inouïe » et a annoncé qu’une demande de mise en liberté serait déposée. L’élu, qui s’est dit « innocent » et juge la décision « totalement incompréhensible », a immédiatement fait savoir son intention de faire appel.

Exclu du parti Les Républicains dès 2022, lorsque l’affaire a éclaté dans la presse, Gaël Perdriau n’avait pas renoncé à briguer un nouveau mandat lors des élections municipales de 2026, projet désormais compromis par son inéligibilité.


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Des peines de prison également pour les co-prévenus

Trois autres protagonistes ont également été condamnés dans cette affaire. Pierre Gauttieri, ancien directeur de cabinet du maire, surnommé « l’homme de l’ombre », a écopé de deux ans de prison ferme. Samy Kéfi-Jérôme, ex-adjoint à l’Éducation, a reconnu avoir posé la caméra cachée, servi d’appât et participé activement au chantage. Il a été condamné à trois ans de prison ferme.

Enfin, Gilles Rossary-Lenglet, ex-compagnon de Samy Kéfi-Jérôme, qui a affirmé être à l’origine du plan et a pris en charge l’aspect technique du piège, a été condamné à trois ans ferme. C’est lui qui avait dévoilé l’affaire à Mediapart en 2022. Il a réagi au jugement en se disant « soulagé », affirmant : « Le jugement dit que je dis bien la vérité. Cette vérité est implacable pour moi, mais je l’assume. »

Une reconnaissance pour la victime, Gilles Artigues

L’ancien député centriste Gilles Artigues, au cœur de cette affaire, a accueilli la décision judiciaire avec soulagement. Il estime que le jugement lui rend justice en reconnaissant son statut de victime. « Aujourd’hui, je pense que je vais pouvoir me reconstruire », a-t-il déclaré. Depuis son départ de la vie politique locale, il exerce désormais comme directeur diocésain de l’enseignement catholique dans le Tarn.

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