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En Suisse, les Personnes LGBTIQ+ Toujours Confrontées à la Haine Malgré les Avancées Légales

violences contre les personnes transgenres en Suisse
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Une augmentation alarmante des actes de haine

Malgré des progrès juridiques notables, la haine envers les personnes LGBTIQ+ reste bien présente en Suisse. Ces dernières années, les signalements d’actes hostiles se sont fortement accrus, avec une hausse particulièrement marquée des violences visant les personnes transgenres. Ces constats s’appuient sur les chiffres de la LGBTIQ-Helpline ainsi que sur plusieurs témoignages recueillis par 24 Heures.

Des avancées légales, mais une réalité inchangée

La Suisse a franchi deux étapes importantes : en 2020, elle a interdit par la loi les discriminations basées sur l’orientation sexuelle, et deux ans plus tard, elle a légalisé le mariage pour les couples de même sexe. Si ces décisions ont aligné le pays sur les standards européens, elles n’ont pas encore produit d’effets tangibles sur le terrain. Les agressions verbales et physiques restent monnaie courante, souvent tolérées, voire banalisées dans l’espace public.

Un quotidien marqué par les insultes et l’intimidation

Anna, une femme trans habitant Lausanne, raconte : « Je me fais insulter au moins deux ou trois fois par semaine ». Elle décrit un harcèlement constant : moqueries en pleine rue, photos prises à son insu, parfois même des agressions physiques. Ces actes sont le plus souvent perpétrés par de jeunes hommes. D’autres témoins, comme Marc ou Julien, relatent une homophobie ordinaire faite de commentaires déplacés, d’injures dans les transports ou de discriminations dans l’accès à certains lieux.

Une tolérance théorique, mais peu appliquée

Selon Aymeric Dallinge, formateur et expert en discriminations, la Suisse vit dans une forme de « tolérance de principe ». « Les Suisses votent massivement pour l’égalité, mais restent mal à l’aise face à sa visibilité concrète », souligne-t-il. Ce paradoxe s’explique aussi par un contexte mondial polarisé, où les symboles LGBTIQ+ comme les drapeaux arc-en-ciel sont parfois perçus comme des provocations par certains groupes radicalisés.


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Une protection légale encore incomplète

Les personnes transgenres sont les plus ciblées : environ la moitié des signalements concernent leur identité de genre. Pourtant, la législation actuelle ne protège que l’orientation sexuelle, laissant un vide juridique dénoncé par les associations. Celles-ci réclament une extension de la norme pénale pour inclure l’identité de genre, ainsi qu’un renforcement des mesures de prévention.

Une méfiance persistante envers les forces de l’ordre

Un autre frein à la lutte contre ces violences est la défiance envers la police. De nombreuses victimes préfèrent ne pas porter plainte, par peur de ne pas être prises au sérieux ou d’être ridiculisées. Cette réticence s’explique en partie par un passé de répression, comme le rappelle Aymeric Dallinge. Bien que certaines formations de sensibilisation commencent à apparaître dans différents cantons, la confiance reste fragile.

Des revendications pour des politiques publiques plus globales

Au-delà des avancées juridiques, les associations appellent à des actions plus larges : programmes éducatifs, dialogue interreligieux, et soutien psychologique et social aux victimes. Elles insistent sur le fait que seule une approche globale permettra de faire reculer durablement la violence.

Une égalité encore loin d’être vécue au quotidien

Ce contraste entre progrès légaux et réalité sociale est résumé par les mots d’Anna : « On parle de plus en plus d’égalité, mais dehors, on continue de nous faire payer le simple fait d’exister. » Une phrase qui souligne l’urgence de transformer les lois en changements concrets dans la vie quotidienne des personnes LGBTIQ+ en Suisse.

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