Cabarets queer en France : le guide 2025 (Paris, Toulouse, Marseille, Lille, Bordeaux)
Pourquoi les cabarets queer sont incontournables
Les cabarets queer sont des lieux d’expression artistique où se mêlent transformisme, drag, burlesque, chant live, humour et prises de parole engagées. On y vient pour le show, mais aussi pour la communauté : ces scènes ont porté la visibilité LGBTQIA+ bien avant l’explosion médiatique des drags et continuent d’écrire l’histoire aujourd’hui. Des institutions parisiennes à de nouveaux lieux en région, l’offre s’est densifiée, avec des formats “show seul” ou “dîner-spectacle”, et des soirées club après la revue. À Paris, Madame Arthur demeure l’adresse phare (ouverture en 1946), tandis que d’autres scènes historiques comme Chez Michou ou Le Carrousel de Paris relèvent davantage du patrimoine, l’une ayant fermé en 2024 et l’autre en 2016.
Comment choisir votre cabaret queer (check-list)
- Ambiance & ligne artistique : revue transformiste “à l’ancienne”, drag moderne, cabaret plumes & paillettes, ou mix (humour, live, cirque, burlesque).
- Format : spectacle seul (souvent + club ensuite) vs. dîner-spectacle (menus, timing, placement assis).
- Fréquence & thème : certains lieux changent de thème chaque semaine, d’autres tournent une revue sur la saison.
- Accessibilité & accueil : PMR, options végétariennes, vestiaire, politique photo, âges conseillés. (Ex. : certains shows conseillent 14+.)
- Région & mobilité : à Paris, l’offre est dense ; en région, plusieurs scènes mixtes (transformistes/drag) ou collectifs locaux animent la programmation.
Les cabarets queer incontournables en France
Paris
1) Madame Arthur (Pigalle – cabaret + club)
Institution historique du travesti et de la “chanson française revisitée”, Madame Arthur propose chaque semaine un nouveau thème, avec spectacle, blind test, tour de chant, puis club jusqu’au petit matin, dans le même bâtiment que l’ex-Divan du Monde. Adresse : 75 bis rue des Martyrs (Paris 18e). Ouvert en 1946, rénové et réunifié avec la salle voisine en 2015.
Pourquoi y aller ? Live, humour, esprit Pigalle, public mêlé touristes/locaux, et une ambiance club “viens comme tu es, mais avec des paillettes”. La salle est référencée par plusieurs guides culturels et billetteries, qui soulignent son statut d’icône drag parisienne.
2) Artishow (Paris 11e – dîner-spectacle transformiste)
Artishow cultive la tradition transformiste (incarnations de divas, tableaux chorégraphiés, humour) dans un format convivial de dîner-spectacle. Localisation : 3 Cité Souzy (Paris 11e). La programmation met l’accent sur les codes du transformisme, avec une touche moderne dans les mises en scène.
3) Chez Michou (Montmartre – historique, fermé en 2024)
Mythique cabaret transformiste fondé par Michou, Chez Michou a marqué la culture queer française pendant des décennies. L’établissement a fermé ses portes à l’été 2024, frappé par des difficultés économiques post-Covid. Sa légende reste toutefois centrale dans la mémoire LGBTQIA+ et du transformisme à Paris.
4) Le Carrousel de Paris (historique, activité cessée en 2016)
Lieu fondateur pour les artistes trans et transformistes (Coccinelle, Bambi, April Ashley, etc.), Le Carrousel a cessé son activité de cabaret en 2016. Son héritage demeure essentiel à l’histoire du drag/transformisme en France.
Toulouse
5) Le Kalinka (cabaret & restaurant)
Adresse toulousaine à l’atmosphère intime, Le Kalinka propose une programmation éclectique (burlesque, drag, cirque, chant, comédie) et des formules dîner-spectacle. Un “petit théâtre” chaleureux très apprécié pour ses shows inventifs et ses soirées thématiques.
Marseille
6) L’Étoile Bleue (cabaret-théâtre, drag régulier)
Installé dans un théâtre à l’italienne centenaire, L’Étoile Bleue alterne revues maison et rendez-vous drag réguliers (notamment un Drag Show annoncé en agenda et des récurrences mensuelles). C’est une scène marseillaise ambitieuse qui mêle danse, chant, magie, arts du cirque et soirées drag.
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Lille (Hauts-de-France)
7) La Bonbonnière (Lille – transformistes & drag)
La Bonbonnière propose une revue dans l’esprit music-hall, avec transformistes et show drag. C’est une option claire pour vivre un dîner-spectacle queer-friendly dans la métropole lilloise.
Bordeaux & Gironde
8) Le Saint Sabastien (Couquèques, Médoc – transformistes)
Lieu “au milieu des vignes” très réputé, Le Saint Sabastien alterne spectacle transformiste (troupe historique) et burlesque. Une adresse plébiscitée par son public fidèle depuis les années 1990, souvent citée comme “la perle du Médoc” pour une soirée haute en couleurs.
9) Collectifs & scènes drag (Bordeaux)
En complément des lieux fixes, Bordeaux s’appuie sur des collectifs qui créent événements, bingos, brunchs et ateliers drag — par exemple La Casa Drag — ainsi que des comptes agrégateurs qui relaient toute la vie drag locale. C’est une excellente porte d’entrée pour suivre l’agenda.
Et ailleurs : tournées & dates spéciales
De nombreuses troupes queer tournent en France : Madame Arthur se déplace régulièrement hors de Paris (ex. dates au Transbordeur à Lyon). Surveillez les programmations de grandes salles et des scènes pluridisciplinaires de votre ville : des “soirées drag” ou “cabarets transformistes” y sont programmés de manière ponctuelle (bars-théâtres, SMAC, maisons de quartier, festivals, etc.)
En un clin d’œil (styles & ressentis)
- Patrimoine queer parisien : Madame Arthur (vivant), Chez Michou (mémoire), Carrousel (mémoire).
- Ambiances dîner-spectacle : Artishow (Paris), Le Kalinka (Toulouse), Le Saint Sabastien (Médoc).
- Grande scène en région : L’Étoile Bleue (Marseille) + programmations drag récurrentes.
- Nord : La Bonbonnière (Lille) — transformistes/drag dans la tradition music-hall.
Conseils pratiques pour une soirée réussie
- Réservez tôt : week-ends et thématiques populaires partent vite (d’autant plus si vous visez les premières rangées ou une formule dîner). Les sites officiels et billetteries détaillent horaires, formules et inclusions (show, blind test, club, etc.).
- Choisissez votre format :
- Show seul : idéal si vous voulez enchaîner ensuite au club.
- Dîner-spectacle : parfait pour les groupes (EVJF/EVG, anniversaires), avec placement assis et timing précis.
- Budget & options : les tarifs varient selon la ville, la notoriété de la salle, le jour de la semaine et le pack (menu, boisson, etc.). Pensez aux tarifs réduits étudiants/solidaires là où ils existent.
- Dress code & vibe : l’esprit queer célèbre l’auto-expression — looks créatifs bienvenus. Certains lieux sont plus “glam Pigalle”, d’autres “cabaret de poche” ; adaptez votre tenue au cadre… ou osez le pailleté !
- Âge & contenu : de nombreux shows conviennent dès l’ado (14+ conseillé parfois), mais l’ambiance reste adulte. Vérifiez l’âge minimum/les mentions du lieu choisi.
- Accessibilité & confort : renseignez-vous sur PMR, ascenseurs, vestiaire, climatisation, et la politique photo/vidéo (certains moments ne se filment pas pour préserver les artistes et le public).
- Respect & consentement : applaudissez, participez, mais évitez les touches non sollicitées et les clichés intrusifs. Les cabarets queer sont des espaces de sécurité et de joie partagée.
Un mot d’histoire (pour briller au premier rang)
À Paris, le cabaret queer a porté très tôt des artistes trans et transformistes. Le Carrousel de Paris fut un haut lieu où se sont produites des figures pionnières comme Coccinelle ou Bambi ; leur trajectoire raconte aussi la lutte pour l’existence et la respectabilité dans une époque hostile. La tradition a irrigué Pigalle (Madame Arthur, Chez Michou), puis s’est modernisée avec des shows drag plus “pop culture” — sans rompre le fil du music-hall français. La radio publique et la presse culturelle ont d’ailleurs récemment documenté ce rôle du cabaret comme laboratoire d’émancipation et de “révolution des genres”.
FAQ
Quels sont les meilleurs cabarets queer à Paris ?
Pour un esprit drag live + club, Madame Arthur (Pigalle) est la référence. Pour un dîner-spectacle transformiste, Artishow (Paris 11e) reste un classique. Chez Michou appartient désormais à l’histoire (fermé en 2024).
Où voir du drag en région ?
Toulouse : Le Kalinka. Marseille : L’Étoile Bleue (rendez-vous drag réguliers). Lille : La Bonbonnière. Médoc/Bordeaux : Le Saint Sabastien ; à Bordeaux même, suivez les collectifs comme La Casa Drag pour les dates et formats hors cabaret traditionnel.
Transformiste vs drag : quelle différence ?
Le transformisme “classique” imite des icônes (voix, costumes, chorégraphies). Le drag (reines/rois/“creatures”) joue plus volontiers la parodie, la performance pop, la subversion des codes, tout en pouvant inclure du live chanté. Les scènes françaises mêlent souvent les deux. (Contexte historique et différence soulignés par des sources culturelles et pédagogiques.)
Y a-t-il des tournées ?
Oui. Des troupes comme Madame Arthur jouent régulièrement hors de Paris (ex. Lyon/Transbordeur). Surveillez les agendas locaux et les SMAC/théâtres pour des soirées drag ponctuelles.
Peut-on venir pour un EVJF/EVG ou en groupe ?
Oui, c’est courant, surtout en dîner-spectacle. Réservez tôt pour être côte à côte et demandez les options “gâteau/anniversaire” si proposées.
Conclusion
La scène des cabarets queer en France reflète la vitalité d’un art à la fois populaire, politique et irrésistiblement festif. À Paris, Madame Arthur porte haut la tradition tout en la réinventant ; Artishow perpétue l’esprit transformiste en dîner-spectacle ; Chez Michou et Le Carrousel restent des repères historiques. En région, Le Kalinka (Toulouse), L’Étoile Bleue (Marseille), La Bonbonnière (Lille) et Le Saint Sabastien (Médoc) dessinent une carte vivante du cabaret queer. Où que vous alliez, préparez-vous à chanter, rire, et célébrer l’expression de soi.